M. Loukachenko a pour la première fois déclaré jeudi que la Russie avait proposé à la Biélorussie un crédit au taux d'intérêt "inacceptable" de 8,5% par an. Il a ajouté avoir obtenu, début 2007, l'accord de Vladimir Poutine pour un crédit de 1,2 à 2 milliards de dollars pour 15 ans (avec un début du remboursement dans 5 ans) en raison de la hausse des prix des hydrocarbures. "Je n'irai pas au Kremlin, et je ne me mettrai pas à genoux. Nous y survivrons. Bientôt, eux aussi (les Russes) auront besoin de nous", a déclaré M. Loukachenko.
Le président biélorusse a entrepris une démarche sans précédent en ordonnant de débloquer le Fonds de développement national, extrabudgétaire, qui avait été créé il y a tout juste un an et n'avait jamais été dépensé. Mis en place en vue de moderniser les secteurs stratégiques de l'industrie et de mettre en oeuvre des technologies économes en énergie, le Fonds devait accumuler près de 600 millions de dollars tous les ans. En décembre 2006, la presse écrivait que toutes les grandes compagnies avaient été obligées de verser 100 millions de dollars chacune dans le nouveau fonds. Le pétrolier russe Slavneft avait tenté d'abord de protester publiquement, mais la raffinerie de Mozyr, qui en fait partie, avait fini par verser la somme nécessaire.
Gazprom a réagi avec retenue à la déclaration d'Alexandre Loukachenko. Le porte-parole du géant gazier russe, Sergueï Kouprianov, a qualifié cette déclaration "d'encourageante".
Pour Valeri Nesterov, analyste du groupe Troika-Dialog, les livraisons de gaz à la Biélorussie ne seront pas réduites, car il ne s'agit plus d'une question fondamentale comme il y a six mois, où la Biélorussie avait été obligée d'accepter les conditions de marché. "Cette fois, Gazprom a besoin d'argent, car sa situation financière n'est pas la meilleure qui soit: son bénéfice net a chuté de 22%", note l'expert.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.