"J'ai donné au gouvernement l'instruction de puiser dans une réserve et de verser 460 millions de dollars pour le gaz russe. Ce n'est pas une grosse somme pour notre pays", a déclaré jeudi le président biélorusse Alexandre Loukachenko.
"Certes notre fonds de réserve en pâtira mais d'autres Etats, ce même (président) Chavez et des banques d'affaires étrangères sont prêts à nous venir en aide", a-t-il ajouté.
La promesse d'Alexandre Loukachenko peut être considérée comme une réaction à la déclaration faite le 1er août par Gazprom. La compagnie russe a menacé de réduire de 45% les livraisons de gaz à la Biélorussie à partir du 3 août 10 heures, c'est à dire jusqu'au niveau du paiement réel.
Le prix du gaz russe pour la Biélorussie est passé depuis le début de l'année de 46,68 à 100 dollars les 1.000 m3. Mais Minsk a bénéficié d'avantages en matière de paiement: au cours du premier semestre de 2007, il a payé 55% des livraisons de gaz. A partir du 1er juillet, il devait payer 100% et rembourser la totalité de sa dette vers le 23 juillet.
D'après les données de Gazprom, en janvier-juin 2007, le paiement de 456,16 millions de dollars a été ajourné. La Biélorussie a enfreint le contrat, n'ayant pas effectué les paiements dans les délais prévus et n'ayant donné aucune garantie d'exécution de ces paiements.
Moscou a maintes fois proposé d'accorder à la Biélorussie un crédit de stabilisation de 1,5 à 2 milliards de dollars sur 15 ans remboursable dans cinq ans. Selon Alexandre Loukachenko, les gouvernements des deux pays sont en négociations sur ce crédit.
Cependant, selon le président biélorusse, la récente exigence de la Russie de rembourser le gaz livré sous peine de réduction des livraisons de gaz russe à la Biélorussie ne serait qu'un jeu politique. Il a en outre affirmé que les conditions du crédit proposé par la Russie étaient inacceptables, et que la Biélorussie pouvait bien trouver de l'argent ailleurs.
Devant les tirades lancées par le président biélorusse, Gazprom reste, comme toujours, de marbre. Le porte-parole de la compagnie Sergueï Kouprianov s'est borné à assurer que la réduction des livraisons de gaz à la Biélorussie n'avait pas de motifs politiques.
"En l'occurrence, nous agissons conformément au document signé, entre autres, par la partie biélorusse", a-t-il déclaré, en ajoutant que la compagnie russe comptait sur l'accomplissement total "des engagements pris par la Biélorussie".
On a appris vendredi matin que Beltransgaz avait effectué le premier paiement à Gazprom correspondant à une partie de la dette biélorusse au géant gazier.