"Ces deux ou trois dernières années les dirigeants géorgiens appliquent une politique de pressions contre les médias dans le but de les placer sous leur contrôle et d'éviter toute dissidence de leur part", a indiqué l'expert dans un entretien à RIA Novosti jeudi.
De l'avis du chercheur, ce sont les chaînes de télévision qui subissent les pressions les plus fortes.
La situation autour de la chaîne privée Imedi qui donne régulièrement la parole aux leaders d'opposition est exemplaire sur ce plan, a-t-il noté. Le gouvernement a lancé une enquête financière dès que ses journalistes ont fait des déclarations sur la complicité de fonctionnaires haut placés du ministère de l'Intérieur dans l'organisation de l'assassinat d'un employé d'une banque géorgienne. Cette affaire a eu un très vaste retentissement dans le pays.
Les choses ne vont guère mieux sur les autres chaînes, notamment TV 202 et Mze. La chaîne Roustavi 2, qui avait en son temps accordé un soutien massif aux leaders de la "révolution des roses", mais qui devait plus tard provoquer leur agacement par son "zèle excessif dans la recherche de la vérité", a changé plusieurs fois de propriétaires non sans pressions de la part de la Chancellerie d'Etat.
L'expert s'est dit certain qu'en Géorgie, si un journaliste se décide à critiquer quelqu'un de haut placé, il doit s'attendre à des remontrances ou à la visite de différentes "commissions de vérification".
Malheureusement, a conclu le chercheur russe, malgré certaines réalisations dans la mise en place d'un contexte propice à l'activité des médias, la "révolution des roses" n'a pas saisi sa chance de transformer les médias nationaux en source vraiment indépendante d'information.
"Dans leur majorité, les promesses du leader de la révolution d'accorder la liberté aux médias n'ont pas été réalisées et dans certains cas la situation a même empiré", a encore estimé l'expert.