Durant le premier semestre 2007, la Biélorussie ne payait que 55% du prix du gaz, sous condition de payer le reste avant le 23 juillet, et devait procéder au règlement des livraisons à 100% à partir du 1er juillet. Mais la Biélorussie ne l'a pas fait et sa note pour la période de janvier à juin 2007 s'élève à 456,16 millions de dollars, précise Gazprom.
Rompu à ce genre de situations, le géant gazier suppose que la Biélorussie va prélever du gaz illégalement sur les flux destinés à l'exportation. "Gazprom a déjà prévenu l'Europe que de la part d'un Loukachenko, tout était possible, et en premier lieu, une coupure des livraisons transitant par la Biélorussie", estime un expert du marché.
Les experts russes pensent que d'une façon ou d'une autre, la Biélorussie obtiendra le gaz dont elle a besoin. "Bien que Gazprom tente de partiellement réduire le transit par l'Ukraine et la Biélorussie, de nouvelles difficultés apparaissant constamment dans les ententes, l'entreprise est très intéressée par les voies de transit biélorusses, pour acheminer son gaz vers l'Europe", explique le responsable du département d'analyse du marché de la Sobinbank, Alexandre Razouvaïev.
Selon les politologues, Alexandre Loukachenko serait dans l'expectative et chercherait seulement à gagner du temps. "Le président biélorusse compte faire durer le conflit jusqu'à la campagne présidentielle de 2008", pense Alexeï Makarkine, du Centre des technologies politiques. Mais l'expert se dit convaincu que M. Loukachenko fait une erreur. "Il se comporte aujourd'hui comme dans les années 1990. Les pouvoirs devaient alors soutenir leur image de "restaurateurs de l'URSS", afin de se débarrasser du titre de "briseurs d'empire". C'est pourquoi la Russie a fait des propositions aux pays de la CEI, y compris à la Biélorussie". Mais la situation est différente aujourd'hui, selon M. Makarkine, et le président biélorusse se trompe.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.