La Russie veut revenir en Afghanistan (Gazeta)

S'abonner
MOSCOU, 1er août - RIA Novosti. L'ancien chef de l'administration présidentielle Nikolaï Bordiouja, secrétaire général de l'OTSC (Organisation du Traité de sécurité collective), a déclaré mardi que son organisation était disposée à coopérer avec la coalition antiterroriste en Afghanistan dirigée par les Etats-Unis. Proposant son aide dans un pays où les troupes de la coalition se sont profondément enlisées, comme c'était jadis le cas des troupes soviétiques, la Russie n'a rien à perdre, et beaucoup à gagner.

Si les paroles de Nikolaï Bordiouja sont un premier ballon d'essai lancé en direction des frontières méridionales et si elles sont suivies de nouveaux ballons lancés par une main plus prestigieuse, alors cela voudra dire que tout est prêt pour agir en ce sens. Il y a ici un allié potentiel et très fort: la Chine. L'OTSC et l'Organisation de coopération de Shanghai signeront dans quelques jours ou semaines un protocole de coopération déterminant, entre autres, le travail commun à effectuer dans le cadre de la reconstruction de l'Afghanistan après le conflit.

Mikhaïl Marguelov, président du comité des Affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe): La stabilité de l'Afghanistan est déterminante pour la stabilité de l'Asie centrale et des régions musulmanes de Russie. Nous avons depuis longtemps avancé la nécessité d'une sorte de "plan Marshall" pour l'Afghanistan. La coalition internationale visant à détruire le régime des talibans est une coalition somme toute provisoire. Toute destruction est un objectif tactique, alors que la (re)construction est un objectif stratégique.

Rouslan Grinberg, directeur de l'Institut de l'économie de l'Académie des sciences de Russie: La Russie doit à tout prix éviter la reprise du pouvoir par les talibans. Pour atteindre cet objectif, toutes les ressources sont bonnes. J'ai du mal à me représenter une coopération économique entre nos pays du point de vue du marché. C'est pourquoi j'estime que l'aide financière de la Russie sera destinée en premier lieu à soutenir le régime démocratique et à assurer le rétablissement du pays.

Alexander Rahr, directeur des programmes de la Russie et des pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants) du Conseil allemand pour la politique étrangère: Cette stratégie est très perspicace et très juste. En effet, si les Etats-Unis se retirent de l'Irak, il est peu probable que l'OTAN puisse rester longtemps en Afghanistan. La Russie pense à l'avenir. "L'avenir", dans lequel l'OTAN ne sera plus présente en Afghanistan, peut arriver l'année prochaine. L'OTAN ne peut défendre ni la Russie, ni les Etats d'Asie centrale et, d'ailleurs, elle ne le fera pas. Si les événements de 1999-2000 se reproduisent, ils s'étendront rapidement à la Tchétchénie et ailleurs. C'est donc une question d'autodéfense.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала