"Nous sommes un peuple vivant sous l'occupation, par conséquent, nous avons le droit légitime à la résistance armée", a déclaré le chef du gouvernement au correspondant du journal dans les couloirs de la réunion du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères.
Le gouvernement de Salam Fayyad a publié vendredi dernier un programme qui ne mentionne ni le conflit armé, ni la résistance à l'occupation israélienne. Ce programme de gouvernement a suscité une vague d'indignation dans la société palestinienne.
"L'idée principale du programme du nouveau gouvernement est la fin de l'occupation israélienne", a souligné M. Fayyad dans son interview.
Cependant, il a précisé que son gouvernement agirait en vue d'atteindre l'objectif commun de tous les Palestiniens - la libération des territoires occupés et la création d'un Etat palestinien indépendant unique - par des moyens pacifiques.
"Nous, comme Israël, n'avons aucun intérêt à faire traîner en longueur les négociations et à prendre le risque de laisser passer la chance d'établir la paix dans la région. Il faut faire tout notre possible en vue d'atteindre les résultats voulus. Nous devons parvenir à effectuer une percée décisive dans le processus politique", a expliqué le chef du gouvernement de l'Autorité palestinienne.
Début juin, à la suite d'affrontements entre les mouvements palestiniens Fatah et Hamas, une partie du territoire de l'Autorité palestinienne - la bande de Gaza - est entièrement sortie de la juridiction du président de l'Autorité, Mahmoud Abbas, et est passée sous le contrôle des formations armées du Hamas.
Après ces événements, le 15 juin, Mahmoud Abbas a annoncé la dissolution du gouvernement formé par le Hamas, vainqueur des élections de janvier 2006, et a engagé la procédure de formation d'un gouvernement d'urgence avec à sa tête Salam Fayyad.
Cependant, les leaders du Hamas, y compris Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement dissous, n'ont pas reconnu la décision de Mahmoud Abbas sur la formation d'un nouveau cabinet des ministres. A la mi-juillet, Mahmoud Abbas a annoncé que les pouvoirs du gouvernement Fayyad seraient prolongés jusqu'à la tenue de nouvelles élections législatives et lui a proposé d'engager des pourparlers avec les représentants de diverses forces politiques palestiniennes en vue de conférer au nouveau gouvernement une forme de gouvernement d'union nationale, et d'élaborer un programme.