"Il ne faut pas que nos hommes politiques s'habituent aux paroles dures, aux déclarations, il faut se proposer de construire des liens sérieux avec la Grande-Bretagne, il suffit de dire qu'à Londres et autour de Londres vivent un million de Russes", a-t-il déclaré vendredi lors d'une conférence de presse à Moscou.
Après le refus de la Russie d'extrader Andreï Lougovoï, soupçonné par la justice britannique d'avoir pris part au meurtre de l'ancien agent du FSB Alexandre Litvinenko, la Grande-Bretagne avait annoncé qu'elle expulserait quatre diplomates russes. Moscou avait alors pris une décision semblable en guise de réponse.
"Ce qui est fait est fait. Il faut arrêter tout cela ici, revenir au dialogue et poursuivre l'intensification de nos liens", estime-t-il. Il a en outre souligné que les problèmes qui apparaissaient dans les relations entre deux pays devaient absolument être résolus.
"Dans le cas présent, tout a débuté avec la mort de M. Litvinenko, et c'est à la justice de s'en occuper. Il y a des éléments qu'ils (les Britanniques) pourraient présenter, afin de rallier notre système juridique. Je pense que ces éléments doivent être mis à notre disposition", a souligné l'ancien président de l'URSS.
Il a de plus constaté que l'affaire Litvinenko avait été politisée.
"On tente de politiser cette affaire, ce qui signifie que certains en ont besoin et veulent une détérioration des relations. Et j'ai l'impression que la Grande-Bretagne ne s'efforce d'être un bon partenaire que pour les Etats-Unis et qu'elle se met dans des situations où il lui est ensuite difficile de rendre des comptes à sa population", a-t-il poursuivi. M. Gorbatchev a relevé que cela avait été constaté en Russie et que l'on ne pouvait encourager une telle méthode. Cependant, a-t-il ajouté, on est prêt en Russie à résoudre de manière constructive les problèmes qui surgissent.
Cela concerne le moratoire (sur le Traité FCE) et le discours de Munich (du président russe), il y a une certaine véhémence, il y a une certaine forme d'expression, mais derrière, je vois la volonté du président de s'occuper des ces affaires. Si le moratoire est annoncé, cela ne signifie pas que nous refusons nos engagements, nous voulons que nos partenaires ratifient et exécutent ces accords", a-t-il ajouté.