La Grande-Bretagne accuse le citoyen russe Andreï Lougovoï d'être impliqué dans le meurtre de l'ex-officier du FSB Alexandre Litvinenko décédé à Londres en novembre 2006. Selon la Health Protection Agency britannique, des traces de polonium-210, substance hautement radioactive, auraient été découvertes dans son corps, mais les autorités du pays n'ont pas jusqu'à présent publié les résultats de l'autopsie réalisée le 1er décembre 2006. Quant à M. Lougovoï, il rejette catégoriquement les accusations portées contre lui, en les qualifiant de politiquement motivées.
Après avoir reçu la demande d'extradition de M. Lougovoï émanant de la Grande-Bretagne, le Parquet général russe a refusé de le livrer aux autorités britanniques, car la Constitution de Russie interdit l'extradition des citoyens russes vers les Etats étrangers. Cependant, il a accepté de traduire M. Lougovoï en justice en Russie après avoir reçu des pièces à convictions suffisantes contre lui. Pour le moment, les autorités britanniques n'ont fourni à la Russie aucun document relatif à "l'affaire Litvinenko", mais continuent d'insister sur l'extradition de M. Lougovoï.
Le refus de satisfaire la demande de Londres a sensiblement aggravé les relations russo-britanniques. Le Royaume-Uni a immédiatement décidé d'expulser quatre diplomates russes en poste à Londres et de geler les négociations sur l'assouplissement des modalités de délivrance des visas.
Trois jours après, Moscou a répondu de manière analogues. Jeudi dernier, le porte-parole officiel du ministère russes des Affaires étrangères, Mikhaïl Kamynine, a déclaré que la Russie expulserait quatre diplomates britanniques et cesserait de délivrer des visas aux responsables officiels de la Grande-Bretagne. En outre, les démarches de Londres ont contraint Moscou a suspendre la coopération entre les deux pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.