"En cas de destruction du régime général du traité FCE, qui a assuré pendant une quinzaine d'années la stabilité politique et militaire, l'Ukraine se considérera en droit de prendre des mesures adéquates pour garantir les intérêts de sa sécurité nationale", indique la déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères.
Le 13 juillet dernier, le président russe Vladimir Poutine avait signé un décret suspendant l'application par la Russie du traité FCE et des accords internationaux y afférents "en raison des circonstances exceptionnelles qui mettent en péril la sécurité nationale et nécessitent des mesures urgentes". Aux termes du décret, l'application des documents susmentionnés serait suspendue à l'expiration des 150 jours qui suivraient la réception des préavis envoyés à tous les pays signataires.
Le 14 juillet dernier, le ministère russe des Affaires étrangères avait annoncé la remise des préavis à tous les dépositaires et les Etats parties au traité FCE. Bien que signé par 30 Etats, ce traité n'avait été ratifié que par quatre d'entre eux: la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine.
La déclaration du ministère ukrainien des Affaires étrangères souligne que "c'est avec inquiétude que la partie ukrainienne a accueilli le communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie annonçant la suspension de l'application du traité". "Reconnaissant le rôle fondamental du traité FCE en tant que l'un des documents multilatéraux les plus importants dans le domaine du contrôle des armements, l'Ukraine continue de considérer ce traité comme un élément constitutif des mesures visant à garantir la sécurité militaire et à soutenir la paix et la stabilité en Europe", souligne la déclaration.
Dans le même temps, le ministère ukrainien des Affaires étrangères reconnaît que la version de 1990 du traité "ne répond plus à la situation actuelle en Europe". "L'Ukraine a déjà reconnu la nécessité de perfectionner le régime du traité FCE en ratifiant l'Accord d'adaptation de ce traité", a rappelé le ministère.
Selon lui, "la suspension de l'application du traité FCE risque d'impulser le retour au climat de méfiance et d'entraîner des conséquences négatives pour tout le système de sécurité européenne".