"Ce qui se produit actuellement dans le cadre des négociations à six n'est pas irréversible. Pour l'instant, les installations (sites nucléaires de la Corée du Nord) sont fermées, mais elles ne sont pas démantelées. Les fournitures de combustible s'effectuent, mais les pétroliers peuvent être arrêtés à tout instant", a déclaré Alexandre Jebine, directeur du Centre d'études coréennes de l'Institut de l'Extrême-Orient de l'Académie des sciences de Russie.
Selon lui, la communauté internationale qui a enregistré un certain progrès aux négociations avec Pyongyang "revient, pour le moment, à la situation qui a existé dans la péninsule de Corée en 2002".
"Pour l'instant, nous avançons vers ce qui existait auparavant", a-t-il dit.
A cette époque-là, la Corée du Nord a coopéré assez efficacement avec l'AIEA dans le domaine du contrôle de son programme nucléaire, a déclaré Alexandre Jebine.
Cependant, selon le directeur du Centre d'études coréennes, la poursuite des négociations et la "politique des petits pas" créent graduellement une base permettant l'établissement de la confiance.
En même temps, certains aspects du problème nucléaire nord-coréens restent vagues, a déclaré l'expert.
"Pour l'instant, on ne sait pas, et on n'en parle nulle part, quel sera le sort du potentiel nucléaire accumulé, des charges nucléaires de la Corée du Nord. Quelle est leur quantité, que faire d'elles?", a-t-il dit.
La présence militaire américaine en Corée du Sud et au Japon est également un problème qui manque de clarté.
"Si la menace nord-coréenne disparaît totalement, la façon dont ce problème sera réglé est inconnue", a-t-il déclaré, en ajoutant qu'une question se pose à cet égard : "A quel point les Etats-Unis sont-ils intéressés à la disparition des menaces nucléaire et balistique?"
Gueorgui Kounadze, principal chercheur de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales (IMEMO) de l'Académie des sciences de Russie, ancien ambassadeur de Russie en République de Corée, estime qu'en parlant de la situation dans la région, il serait erroné de n'attirer l'attention que sur le seul problème nucléaire.
"Il ne faut pas séparer le problème nucléaire des autres questions. La menace potentielle de la Corée du Nord est liée non seulement au problème nucléaire, mais aussi à celui des missiles et, en général, à l'instabilité économique et politique en Corée du Nord", a-t-il dit.
"Ce n'est qu'en réglant ces problèmes globaux que la situation en Extrême-Orient et en Asie du Nord-Est changera radicalement", estime Gueorgui Kounadze.