GEORGE BUSH PRONAIT UN GRAND MOYEN ORIENT, NICOLAS SARCOZY – UNE UNION MEDITERRANEENNE

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. George Bush prônait un grand moyen orient, Nicolas Sarkozy – une union méditerranéenne
. George Bush prônait un grand moyen orient, Nicolas Sarkozy – une union méditerranéenne (UM). Notre observateur Alexei Grigoriev a intitulé ainsi son article
Il est dit dans l’Evangile de Saint Mathieu : lorsque les pharisiens ont demandé à Jésus s’ils devaient payer à César, celui-ci à répondu : Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu ». Il est vrai que du temps du Grand Empire romain, créé à la suite des guerres cruelles en Europe, en Afrique du Nord, en Asie mineure et au Proche-Orient, les césars possédaient des biens immenses. Les auditeurs peuvent se demander : qu’y-a-t-il de commun entre l’UM et l’Empire Romain ? Alexeï Grigoriev y répond : vous n’avez qu’à mettre sur la carte de l’empire Romain les contours de la future union méditerranéenne, prônée par le président Sarkozy et vous verrez qu’ils coïncident, au moins, dans le bassin de la Méditerranée. A ce point qu’un observateur ayant le sens de l’humour a posé la question : le nouveau maître du Palais de l’Elysée, ne s’apprête-t-il pas à faire revivre au début du troisième millénaire l’empire Romain qui a existé il y a deux millénaires ? Effectivement, à cette époque l’empire des césars comprenait les territoires de tous les pays qui, selon Nicolas Sarkozy, devraient entrer à l’UM. L’Europe du Sud – du Portugal jusqu’à la Grèce, l’Afrique du Nord – du Maroc jusqu’à l’Egypte, enfin, la Turquie, le Liban, la Syrie, Israël. Il est clair qu’il n’est pas question de les y attirer par la force. C’est une autre époque, en plus, Nicolas Sarkozy n’est pas César, c’est un président élu par voie démocratique. Mais il a fait à ses futurs partenaires de l’UM des propositions que ceux-ci auraient du mal à décliner. L’Union prévoit la création d’un espace économique et commercial uni, une politique commune en matière d’énergie, d’immigration, la promotion des principales valeurs d’un état basé sur la loi, la protection de l’environnement ; la lutte contre les menaces terroristes. Nicolas Sarkozy trouve que la coordination du développement économique commun peut se faire par le biais de la création d’une banque méditerranéenne d’investissements, à l’exemple de la banque européenne d’investissements. L’UM pourrait tenir des rencontres régulières des chefs d’états et de gouvernements pareilles aux sommets du G8, organiser un Conseil de la région méditerranéenne à l’exemple du Conseil de l’Europe. Enfin, l’alliance doit coopérer de près avec l’Union Européenne pour créer un jour des instituts communs, a souligné le président français. Son idée lui parait si brillante qu’il a déjà proposé de convoquer une conférence des pays-candidats au cours du premier semestre 2008, avant la présidence française à l’UE. Il a commencé à divulguer ses projets en Algérie et en Tunisie qu’il a visitées récemment. Les leaders de ces pays sont optimistes à ce sujet. On ne sait pas encore si l’idée est réalisable en pratique et quels seront ses conséquences pour l’Union Européenne et les régions proches. Une seule chose est claire – la future UM va enterrer une union a peine vivante, celle du Maghreb arabe, qui a uni en 1989 l’Algérie, la Lybie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. La Turquie a déjà refusé de participer à l’union sous prétexte que ce n’est pas un pays européen. « La coopération au sein de l’UM et de l’UE – ce sont deux choses différentes », a dit le ministre turc des AE Abdoullah Gull. La création de l’UM risque d’avoir des conséquences fatales pour l’Union Européenne. Un idéologue du mouvement eurasiatique, chef du Centre des expertises géopolitiques Alexandre Douguine a déclaré dans une interview au journal russe « RBK daily » : le président Sarkozy mène une politique proaméricaine visant à la désintégration de l’Europe. Du temps de l’URSS, l’existence d’une Europe unis profitait aux Etats-Unis comme un bloc allié opposé à l’influence soviétique. Mais maintenant, L’UE est devenue son concurrent géopolitique », croit Alexandre Douguine. Le nouveau chef d’état français ne cache pas ses sympathies proaméricaines, ce qu’il a déclaré le 6 mai au soir, après la diffusion des résultats du deuxième tour des élections présidentielles. Le politologue russe Ivan Makovetski trouve que pour le nouveau président français il importe d’être solidaire avec les Etats-Unis. Il a l’intention de soutenir les projets américains du déploiement du bouclier antimissile en Europe. Ivan Makovetski écrit : Nicolas Sarkozy croit que Paris devrait renoncer à la riposte à Washington, propre à Jacques Chirac et ses prédécesseurs. Bien plus : il a déclaré que l’alliance avec les Etats-Unis était l’unique moyen de renforcer le rôle de la France dans l’arène internationale : avec un partenaire aussi fort, la France pourrait redevenir une grande puissance, pense Nicolas Sarkozy. Il n’admet pas cette idée : un jour, la France peut se retrouver en dehors de l’Union Européenne. Elle y restera certainement, mais elle luttera pour les réformes de ses divers instituts. Récemment, le député italien du Parlement Européen Julietto Crezo a déclaré que « L’Europe et l’UE traversent actuellement une crise grave ». Donc, Nicolas Sarkozy qui prône l’idée de l’UM fait chavirer « le bateau européen » plutôt qu’il ne contribue à sa stabilité, écrit notre observateur Alexei Grigoriev. Il est temps de se rappeler une autre idée non moins grandiose : en 2003, l’ami de Nicolas Sarkozy, le président George Bush a dit lors du sommet du G8 dans l’île Sea-Island qu’il fallait créer un Grand Moyen Orient pour démocratiser le monde arabe et musulman de Mauritanie à l’ouest jusqu’au Pakistan et Afghanistan à l’est. Il s’agissait d’une démocratie à l’américaine, naturellement. Aujourd’hui, 4 ans plus tard, l’idée est oubliée. On saura si le président français réussira à faire comme les césars romains à l’époque.

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