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Substituts de sang et médicaments: amis ou ennemis? / Un mystère spatial caché dans les profondeurs du Caucase / Nouveau moyen de traitement des déchets radioactifs / Une olympiade en ligne sur les nanotechnologies

Substituts de sang et médicaments: amis ou ennemis?

Des chercheurs de l'Institut de médecine expérimentale (Académie russe des sciences médicales) et de l'Académie de médecine militaire, tous deux sis à Saint-Pétersbourg, se sont intéressés à l'interaction entre les substituts de sang (perfluorocarbures) et les médicaments.

La conception et l'étude des substituts de sang de ce type se poursuivent aux Etats-Unis, en Russie, en France, au Japon et en Chine, mais le Perftoran russe est pour l'instant le seul produit mis en usage clinique.

Les perfluorocarbures offrent une combinaison de propriétés sans précédent: bénéficiant d'une très grande inertie chimique, ce cocktail miraculeux est capable de dissoudre les gaz en grandes quantités, l'oxygène compris, et de s'en débarrasser facilement, à l'instar du sang.

Cependant, les perfluorocarbures peuvent influer, parfois de manière significative, sur la répartition et le sort des médicaments dans le corps humain et, par conséquent, sur l'effet produit par ces derniers. Or, l'usage des substituts de sang et des médicaments est parallèle. Le Perftoran va-t-il améliorer ou détériorer l'efficacité des médicaments? Tous les médicaments se comporteront-ils de la même façon en cas d'utilisation d'un substitut de sang? Telles sont quelques-unes des questions qui préoccupent les chercheurs pétersbourgeois, mais aussi leurs collègues de l'Institut de physique technique Evgueni Zababakhine, à Snejinsk (région de Tcheliabinsk, Oural), qui développent le modèle mathématique des processus qui s'opèrent dans le corps humain.

"Grâce à une série d'expérimentations sur les lapins, nous avons démontré que le Perftoran influe différemment sur la pharmacocinétique du diazépam, de l'amitriptyline, de l'ampicilline, du méthanol et de l'éthanol, explique la biologiste Nadejda Pchenkina. De nouvelles expérimentations doivent nous permettre de pronostiquer le comportement de n'importe quelle autre préparation."

Un mystère spatial caché dans les profondeurs du Caucase

Le secret de la matière noire a fait l'objet d'un débat en Kabardino-Balkarie, république russe dans le Caucase du Nord, qui a réuni des astrophysiciens de neuf pays.

Depuis plus d'un demi-siècle, les chercheurs explorent différentes pistes pour comprendre la nature de la matière noire, notamment dans les laboratoires souterrains de l'Observatoire de neutrinos de Baksan de l'Institut d'études nucléaires (Académie russe des sciences). Le neutrino, une particule élémentaire électriquement neutre capable de traverser toute substance, serait le meilleur candidat pour constituer la matière noire.

La chasse au neutrino est menée sous terre à l'abri du rayonnement spatial. Un télescope à neutrinos se trouve à l'intérieur d'une montagne caucasienne où conduit un tunnel long de 3,5 km.

Théoriquement, il doit exister des neutrinos vestiges apparus dans les premières minutes qui ont suivi la naissance de l'Univers. Selon l'astrophysicien Iouri Novosseltsev, ces particules "se souviennent" de leur naissance et pourraient "raconter" beaucoup sur l'évolution.

Pour Leonid Bezroukov, vice-directeur de l'Institut d'études nucléaires, l'observatoire souterrain caucasien poursuit une recherche importante et sans équivalent dans le monde. A son avis, cette expérimentation coûteuse nécessite une coopération internationale dont les modalités ont justement été débattues au cours de la rencontre.

Nouveau moyen de traitement des déchets radioactifs

Des chercheurs de l'Institut de géochimie et de chimie analytique Vladimir Vernadski (Académie russe des sciences) proposent une nouvelle technologie de recyclage des déchets radioactifs permettant, efficacement et à peu de frais, d'en extraire les radionucléides à vie longue tels que l'uranium, le plutonium, l'américium et certains autres.

Les savants connaissent une substance chimique capable de composer des ensembles solides avec l'uranium, ses descendants et d'autres radionucléides à vie longue. Grâce à cette substance, on peut extraire du combustible nucléaire usagé préalablement dissous presque tout l'uranium et le plutonium, mais aussi d'autres radionucléides hautement actifs et donc dangereux. L'unique inconvénient réside dans le coût élevé de cette substance qu'il est difficile de synthétiser.

Pour faire face au problème, les chercheurs russes ont décidé d'explorer deux pistes. La première consistait à réunir les conditions permettant d'extraire une quantité maximale de radionucléides avec une quantité minimale d'agent réactif en laissant le reste, moins dangereux, dans la solution. La deuxième était de synthétiser de nouveaux agents réactifs qui soient meilleur marché mais aussi efficaces. Les deux axes d'efforts ont été couronnés de succès.

Le nouveau schéma technologique permet d'extraire efficacement et à moins de frais plus de 99% de l'uranium, presque la totalité (99,7%) du plutonium et plus de 98% de l'américium qui se trouvent dans les déchets liquides hautement actifs.

Par la suite, en séparant les déchets dangereux en fractions, on peut étudier chacune de plus près en exploitant certains radionucléides et en en enterrant d'autres.

Une olympiade en ligne sur les nanotechnologies

Plus de 1.000 jeunes russes et étrangers âgés de moins de 27 ans - étudiants, jeunes chercheurs et même écoliers - ont participé à la première olympiade en ligne sur le thème "Les nanotechnologies: une percée vers l'avenir".

La première marche du podium a été occupée par Evgueni Smirnov, étudiant de deuxième année en sciences des matériaux à l'Université Lomonossov de Moscou. La deuxième place est allée à Anastassia Savostianova, étudiante de deuxième année de l'Université de construction d'appareils de mesure et d'informatique de Moscou. Le tiercé gagnant a été complété par Alexeï Dmitriev, doctorant à l'Institut des problèmes de la physique chimique (Académie russe des sciences).

Les participants au concours se sont vu poser des problèmes originaux et interdisciplinaires, raconte Evgueni Goudiline, doyen adjoint de la faculté des sciences des matériaux de l'Université Lomonossov et membre correspondant de l'Académie russe des sciences. Les jeunes chercheurs devaient également écrire un petit essai sur les nanotechnologies.

Selon le site www.nanometer.ru qui a hébergé l'olympiade en ligne, celle-ci avait pour mission de rechercher et d'encourager de jeunes talents désireux de contribuer au développement des nanotechnologies en Russie.

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