ABM: la Russie risque de perdre le radar de Gabala à compter de 2012 (Nezavissimaïa Gazeta / Vremia Novosteï)

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MOSCOU, 9 juillet - RIA Novosti. A Bakou, on murmure de plus en plus fort qu'à partir de 2012 l'Azerbaïdjan renoncerait à louer à la Russie son radar de Gabala, élément clé de la récente offre faite par Vladimir Poutine à George W. Bush dans le cadre des consultations en matière de défense antimissile. Certains experts affirment que le radar de Gabala, une fois sa période de location expirée, pourrait passer aux mains des Américains. D'autres estiment que d'ici là sa durée de vie arriverait à terme et que le radar serait alors inutile.

Le problème Gabala sera au centre des consultations américano-azerbaïdjanaises qui auront lieu les 9 et 10 juillet aux Etats-Unis. "Les choses évoluent dans le sillage du partenariat stratégique entre les deux Etats, explique l'expert militaire indépendant Raouf Radjabov. En 2012, le contrat de location du radar par la Russie arrivera à son terme, et je ne pense pas que l'Azerbaïdjan se décide à le prolonger."

Pour Vladimir Dvorkine, général à la retraite et chercheur au Centre de la sécurité internationale auprès de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales (Académie russe des sciences), le radar Darial de Gabala est l'un des radars les plus puissants intégrés dans le système russe d'alerte antimissile. Il a été lancé seulement en 1985, et il est peu probable qu'il devienne obsolète d'ici 2012. Selon l'expert, la construction d'un nouveau radar Voronej près d'Armavir, dans le sud de la Russie, s'expliquerait par des raisons politiques, car quatre radars russes se trouvent actuellement en dehors du territoire national.

Le radar de Gabala est incompatible avec les systèmes de gestion antimissile américains, et les Etats-Unis ne vont pas le reconstruire pour l'adapter à leurs intérêts, poursuit M. Dvorkine. Les Américains ont déjà décidé de déplacer vers la République tchèque leur radar de l'atoll Kwajalein (îles Marshall) pour guider les missiles intercepteurs installés en Pologne. "Le radar de Gabala et celui d'Armavir ne pourront pas assurer ce guidage", résume le chercheur.

Le général Alexandre Vladimirov, vice-président du Collège d'experts militaires, explique les réticences de Washington par le fait que le radar de Gabala, quoiqu'il offre un rayon d'action de 8.000 km, ne peut pas surveiller la Russie, contrairement au souhait des Américains. "C'est pourquoi Washington tient beaucoup à ses projets de déploiement du bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque", précise-t-il. Le radar d'Armavir présentera le même inconvénient: il pourra observer tout, sauf la Russie.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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