Le capitalisme d'Etat qui triomphe en Russie est une bagatelle par rapport à l'orientation socialiste annoncée par Hugo Chavez (la réglementation des prix des produits alimentaires au Venezuela a déjà entraîné une pénurie, après quoi le gouvernement a adopté en février dernier une loi sur la nationalisation temporaire des magasins d'alimentation et de leurs réserves).
La différence entre le Venezuela et la Russie peut être ressentie par la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil qui a refusé ces jours-ci, de même que ConocoPhillips, de travailler au Venezuela, car les nouvelles règles du jeu ne l'arrangeaient pas (toutes les compagnies pétrolières étrangères devaient transmettre avant le 1er mai 2007 à la compagnie pétrolière nationale PDVSA une part d'au moins 60% dans leurs projets vénézuéliens).
En Russie, un conflit s'est ébauché entre ExxonMobil et Gazprom sur le projet Sakhaline-1 (Exxon a déjà conclu un accord sur les livraisons à la Chine, mais Gazprom, qui bénéficie d'un soutien administratif, tente d'acheter lui-même tout le gaz). Cependant, les perspectives d'Exxon à Sakhaline sont plus favorables que pour Shell et TNK-BP qui ont dû accepter l'entrée de Gazprom respectivement à Sakhaline-2 et dans le gisement de Kovykta. Puisque la société publique Rosneft participe au projet Sakhaline-1, une récente inspection écologique du projet n'a découvert aucune infraction grave.
La visite d'Hugo Chavez à la veille de la rencontre Poutine-Bush permet au président russe d'opérer un recadrage subtil de son image. D'une part, le Kremlin montre, une fois de plus, l'indépendance de sa politique étrangère, pour que les Américains ne se fassent pas d'illusions. D'autre part, on commence à se distancier de l'image de révolutionnaire ardent d'Hugo Chavez: la Douma a renoncé, à la majorité des voix, à l'intervention prévue du président vénézuélien au cours d'une réunion plénière, afin de ne pas irriter les Etats-Unis.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.