Le secrétaire général de l'OTAN a espéré que la Russie ne se retirerait pas du Traité FCE

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L'Alliance de l'Atlantique Nord espère que la Russie ne se retirera pas du Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), a déclaré mardi lors d'une conférence de presse à Moscou le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer.
MOSCOU, 26 juin - RIA Novosti. L'Alliance de l'Atlantique Nord espère que la Russie ne se retirera pas du Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), a déclaré mardi lors d'une conférence de presse à Moscou le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer.

Selon ce dernier, le Traité FCE a été l'une des questions principales abordées lors de sa rencontre de deux heures avec le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.

"M. Poutine a exposé la prise de position de Russie, j'ai présenté celle de l'OTAN qui ne coïncide pas tout à fait avec l'attitude russe", a reconnu le secrétaire général de l'Alliance de l'Atlantique Nord.

L'OTAN estime notamment que le Traité sur les forces conventionnelles en Europe est une pierre angulaire de la sécurité européenne et doit le rester à l'avenir, a noté Jaap de Hoop Scheffer.

"J'espère que toutes les mesures devant être adoptées le seront dans le cadre du Traité FCE et non en-dehors du FCE adapté", a poursuivi le secrétaire général de l'OTAN.

Cela dit, Jaap de Hoop Scheffer a fait remarquer que le Traité FCE ne prévoyait pas de moratoire. "J'espère que nos amis russes, ainsi que les pays alliés de l'OTAN poursuivront la discussion sur l'avenir du Traité sur les forces conventionnelles en Europe. Sinon, cela pourrait avoir des conséquences négatives et on ne pourrait que déplorer que ce Traité soit remis en cause", a indiqué le secrétaire général de l'OTAN.

Le secrétaire général de l'OTAN a raconté que lors de la rencontre d'aujourd'hui Vladimir Poutine lui avait exposé dans le menu détail ses initiatives sur une éventuelle coopération entre la Russie et les Etats-Unis en matière de défense antimissile (DAM/ABM), et notamment ses propositions sur l'utilisation conjointe de l'information depuis le radar de Gabala en Azerbaïdjan.

"Me citant moi-même, j'ai fait remarquer ne pas être expert dans des questions techniques, mais je pense que le radar de Gabala ne pourra pas tout de même résoudre tous les problèmes relatifs à la menace de tir éventuel de missiles de la part des pays-voyous. J'ai aussi indiqué ne pas avoir l'impression que le radar de Gabala soit bien considéré à titre d'alternative aux négociations bilatérales entre les Etats-Unis, d'une part, et la Pologne et la République tchèque, de l'autre", a repris Jaap de Hoop Scheffer.

Cela dit, le secrétaire général de l'OTAN a rappelé que lors de la future rencontre du président des Etats-Unis, George W. Bush, et du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, qui aurait lieu début juillet prochain, ce problème sera examiné. "C'est l'un de ces thèmes qui est d'actualité tant pour les relations bilatérales russo-américaines que pour la coopération entre la Fédération de Russie et l'Alliance de l'Atlantique Nord", a souligné Jaap de Hoop Scheffer.

Le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe a été signé à Paris en 1990, soit une année avant la disparition de l'Union soviétique. Le Traité FCE établi des limitations vérifiables pour les troupes, les systèmes d'armements et le matériel de guerre sur le continent européen. La vérification de ces niveaux s'effectue au moyen d'échanges réguliers d'information et de fréquentes inspections sur place.

Une variante rénovée du FCE, compte tenu de nouvelles réalités, a été signé en 1999 lors du sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Istanbul. Le FCE adopté devait être ouvert à l'adhésion de n'importe quel Etat européen membre de l'OSCE. Seulement quatre pays - la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine - ont ratifié le FCE "adapté".

La Géorgie et la Moldavie ont refusé de le ratifier, réclamant le retrait de leurs territoires des bases militaires russes conformément aux Accords d'Istanbul qui avaient été signés parallèlement à la signature de l'Accord d'adaptation du Traité FCE. Pour cette raison, les pays de l'OTAN bloquent toujours l'entrée en vigueur du FCE "adapté".

Après l'adhésion à l'Alliance de l'Atlantique Nord de toute une série d'Etats d'Europe de l'Est, le principe essentiel du Traité FCE concernant notamment la nécessité de garantir la balance des forces sur le continent européen a perdu toute sa raison d'être. Somme toute, le traite n'est maintenu à présent que grâce à l'échange d'information et des inspections.

Le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi dernier dans son message annuel à l'Assemblée fédérale (parlement) de déclarer un moratoire sur la participation de la Russie au Traité sur les forces conventionnelles en Europe jusqu'à ce que tous les Etats membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord ne ratifieront pas ce traité et ne se mettront pas à l'appliquer. Il a rappelé que la Russie n'avait pas fait que ratifier le Traité FCE, mais appliquait aussi à la lettre toutes ses dispositions.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a constaté, pour sa part, que toutes les tentatives de corriger la situation autour du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe se heurtaient invariablement au refus catégorique des pays membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord de ratifier l'Accord d'adaptation du Traité FCE à de nouvelles réalités, en invoquant toujours des arguments qui manquaient de poids.

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