Certaines de ces publications sont disponibles sur le site web de la CIA.
Deux blocs d'informations y sont publiés. Le premier comprend les documents CAESAR/POLO/ESAU qui font à la fois l'analyse de la politique intérieure de l'URSS et de la Chine de 1953 à 1973 et celle des relations bilatérales entretenues par Moscou et Pékin pendant cette période. Le second dossier, intitulé "Bijoux de famille", fait état des activités illégales menées par l'agence d'espionnage dans les années 1960-1970 à l'intérieur des Etats-Unis.
Le premier dossier concerne l'URSS et la Chine et contient des renseignements secrets sur les programmes militaires du Traité de Varsovie et des informations sur l'avion-espion américain A-12.
Environ 147 documents de 11 000 pages sur l'Union soviétique et la Chine ont été publiés dans le cadre du "contrat social", programme qui engage la CIA à présenter aux historiens des documents historiques portant sur son activité.
Quant au dossier "Bijoux de famille", son contenu permet d'établir un parallèle entre les méthodes utilisées par la CIA dans le passé et celles dont elle se sert aujourd'hui. Selon les documents, il y a trente ans, l'agence a violé les droits de l'homme, mettant sur écoute journalistes et dissidents.
Les "Bijoux de famille" comptent 693 pages faisant état "d'enregistrements de conversations téléphoniques de journalistes, d'enlèvements, de perquisitions illégales et de plans d'assassinats" qui, dans les années 1970, ont abouti à de sérieuses enquêtes sur l'activité de la Central Intelligence Agency.
Ainsi, un document présenté en 1975 au président Ford, décrit 18 griefs formulés contre cette agence de renseignements.
Il s'agit notamment de la détention d'un transfuge soviétique qui a passé deux ans en prison au milieu des années 1960, des complots fomentés en vue d'assassiner Fidel Castro, Patrice Lumumba et Rafael Trujillo, des écoutes téléphoniques pratiquées contre le journaliste Jack Anderson et ses collègues: l'animateur actuel de la chaîne de télévision Fox, Britt Hume, le reporter du "Washington Post", Mike Getler, les éditorialistes Robert Allen et Paul Scott.
Prenant la défense de la CIA, son directeur actuel Michael Hayden a déclaré que les dossiers rendus publics sont "peu flatteurs", mais qu'il était "impossible d'effacer l'histoire". "Ces documents donnent une idée d'une autre époque et d'une agence totalement différente", a fait remarquer M. Hayden.