Le président égyptien Hosni Moubarak, le roi Abdallah II de Jordanie, le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Ehud Olmert discutent de la situation dans les territoires palestiniens après la prise du pouvoir dans la bande de Gaza par le mouvement Hamas, ainsi que de la nécessité de la reprise du processus de paix au Proche-Orient.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas attend de ce sommet quadripartite à Charm el-Cheikh le soutien dans sa lutte contre le mouvement islamiste Hamas, ainsi que des démarches concrètes de la part de la direction israélienne en vue d'améliorer la vie des Palestiniens. On citerait parmi de telles démarches le dégel par l'Etat hébreux des 600 millions de dollars appartenant aux Palestiniens, ainsi que l'allègement de la vie des populations dans les territoires occupés en Cisjordanie.
Le président égyptien Hosni Moubarak se propose de soulever le problème de la situation humanitaire dans la bande de Gaza qui approche une catastrophe en raison de l'isolement international.
"Nous allons poursuivre nos efforts afin de régler les problèmes humanitaires dans la bande de Gaza. C'est ce sujet majeur que j'entends aborder à Charm el-Cheikh lors du sommet avec la participation des leaders palestinien et israélien", a notamment déclaré Hosni Moubarak, intervenant samedi dernier devant les députés égyptiens.
Selon le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, le sommet quadripartite à Charm el-Cheikh a pour objectif de conférer une impulsion aux relations entre Palestiniens et Israéliens, à créer une atmosphère qui puisse contribuer à la reprise du processus de paix au Proche-Orient.
Quoi qu'il en soit, le mouvement a d'ores et déjà soumis à une critique virulente le sommet quadripartite avec la participation d'Israël, déclarant qu'il était de loin plus nécessaire de convoquer à présent un sommet arabe avec la participation des groupes palestiniens adverses. Les islamistes estiment que l'actuelle rencontre de Charm el-Cheikh ne vise qu'à "isoler encore plus le Hamas et à punir ce mouvement pour la prise du pouvoir dans les territoires palestiniens".
A l'heure qu'il est, c'est le mouvement palestinien Hamas qui règne en maître absolu dans la bande de Gaza, après avoir mis en déroute toutes les forces sous contrôle du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et de son mouvement Fatah. Dans le même temps, la Cisjordanie est toujours contrôlée par le président de l'Autorité palestinienne et le nouveau gouvernement d'urgence avec à sa tête le premier ministre Salam Fayyad.
Les leaders du Hamas, y compris le chef du gouvernement palestinien limogé Ismaïl Haniyeh, refusent toujours de reconnaître légitime la décision de Mahmoud Abbas sur la mise en place d'un nouveau gouvernement et proposent de renouer le dialogue interpalestinien, ainsi que de former un gouvernement de coalition.
Quoi qu'il en soit, Mahmoud Abbas exclut tout dialogue avec les "putschistes" du Hamas, les appelle à déposer les armes et à demander pardon au peuple palestinien.
Dès le début du mois en cours, les accrochages interpalestiniens dans la bande de Gaza ont fait 115 morts et des centaines de blessés.