Sommet de l'UE: la Pologne pessimiste au sortir des négociations avec l'Allemagne, la France et la Lituanie

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Le président polonais Lech Kaczynski est loin de faire preuve d'optimisme à l'issue des négociations qui se sont prolongées jusque tard dans la nuit avec l'Allemagne, la France et la Lituanie, rapporte vendredi le site Internet EUobserver.com.
BRUXELLES, 22 juin - RIA Novosti. Le président polonais Lech Kaczynski est loin de faire preuve d'optimisme à l'issue des négociations qui se sont prolongées jusque tard dans la nuit avec l'Allemagne, la France et la Lituanie, rapporte vendredi le site Internet EUobserver.com.

"Les négociations montrent que la situation est très complexe. Mais la Pologne n'a pas pour habitude de reculer sur ce qui est légitime", a indiqué Lech Kaczynski, cité par l'édition Internet.

"Je ne peux pas dire que je sois optimiste. Mon devoir, en tant que membre du Conseil de l'UE, est de poursuivre les négociations jusqu'au bout ", a souligné le président polonais.

Cette nuit, Nicolas Sarkozy a proposé à son homologue polonais un compromis "technique" sur le système de vote au sein du Conseil des ministres en recourant au mécanisme dit de Ioannina, ou de "frein externe".

Le compromis de Ioannina tient son nom de l'île grecque où il a été élaboré en 1994. Lors d'un vote à la majorité qualifiée, il permet à un petit groupe de pays qui n'atteindrait pas le seuil de la minorité de blocage de demander le réexamen de la décision contestée. Si aucun compromis n'est trouvé dans le temps imparti, les pays majoritaires peuvent conserver leur décision.

La Pologne est prête à faire des concessions à l'UE en échange de l'introduction dans le texte du principe de la racine carrée pour le système de vote de l'UE, sans quoi elle propose d'en rester au système actuel de majorité qualifiée.

Les grands Etats européens considèrent que ce système, mis en place par le Traité de Nice en 2001, où le nombre de voix de chaque pays est pondéré par des variables démographiques, économiques et autres, est "antidémocratique et obscur". 38 millions de Polonais y ont quasiment le même poids que 82 millions d'Allemands (27 voix contre 29).

Ils défendent le système de la double majorité qui implique qu'une décision est adoptée si 55% des Etats-membres représentants 65% de la population de l'UE vote pour. Il faut au minimum 4 pays pour pouvoir bloquer une décision dans ce système.

A contrario, la Pologne s'oppose au système de double majorité qui affaiblit selon elle les Etats moyens et renforce le contrôle de l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne sur les décisions. Elle préconise le système de la racine carrée, calculé sur la base de la racine carrée de la population, qui donnerait 9 voix à l'Allemagne et 6 à la Pologne.

Vendredi matin, la chancelière allemande Angela Merkel a rencontré le président polonais afin de le dissuader de bloquer l'accord sur les réformes de l'Union européenne.

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