"Nous sommes catégoriquement opposés à la reconnaissance automatique unilatérale différée de l'indépendance du Kosovo", a dit Leonid Sloutski qui se trouve à l'heure actuelle aux Etats-Unis au sein d'une délégation de la Chambre basse du parlement russe aux négociations associant les membres de la Commission des Affaires étrangères du congrès américain et les membres du Comité pour les Affaires internationales de la Douma.
Les délégations des Etats-Unis et des pays membres de l'Union européenne (UE) ont soumis à l'examen du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies un nouveau projet de résolution sur le statut final du Kosovo. Ce document propose une pause de 120 jours avant d'octroyer l'indépendance à cette province serbe administrée provisoirement par l'ONU. Pendant ce temps, Belgrade et Pristina doivent mener des négociations supplémentaires. Si d'ici là, aucune entente ne survient, le plan du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Martti Ahtisaari, qui prévoit l'octroi du statut d'Etat indépendant au Kosovo, entrera en vigueur automatiquement, sans l'accord de Belgrade.
Le député du groupe parlementaire du LDPR (Parti libéral-démocrate de Russie) qualifie d'incorrecte la décision d'établir un cadre temporel pendant lequel les deux parties - Belgrade et Pristina - doivent parvenir à un compromis. Quoi qu'il en soit, a souligné Leonid Sloutski, le problème du statut du Kosovo ne peut être réglé qu'à la table des négociations.
"Le précédent consistant à reconnaître l'indépendance de cette entité autonome sans concertation avec la direction de la Serbie peut servir d'exemple pernicieux pour les régions du monde où sévissent des conflits locaux, y compris pour les Etats de l'espace postsoviétique", a déclaré en conclusion le premier vice-président du Comité pour les Affaires internationale de la Chambre basse du parlement russe.