"Nous apprécions la position de la Russie face à une nouvelle résolution. Nous sommes prêts à de nouvelles négociations. Quoi qu'il en soit, la tenue de sérieuses négociations ne figure même pas dans cette nouvelle résolution", a dit le chef adjoint du gouvernement serbe.
Dans le même temps, le coordinateur de la délégation serbe aux négociations sur le statut du Kosovo, Slobodan Samardzic, a estimé qu'il n'était pas nécessaire de reprendre des négociations avec les Albanais kosovars.
Jeudi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Vladimir Titov, a déclaré lors d'une rencontre avec l'ambassadeur serbe à Moscou, Stanimir Vukicevic, que la Russie intervenait contre un cadre temporel artificiel du règlement au Kosovo.
Dans un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères (MID), publié à l'issue de cette rencontre, il est indiqué que Moscou réaffirme sa ligne de recherche conséquente d'un règlement négocié au Kosovo avec une médiation internationale dans le cadre de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies et ce, sans aucun cadre temporel artificiel ni automatisme dans la mise en application des décisions "différées" sur l'indépendance du Kosovo.
Un nouveau projet de résolution sur le Kosovo accordant aux parties au conflit encore quatre mois pour négocier sur le statut de cette province serbe a été soumis mercredi dernier au Conseil de sécurité de l'ONU. C'est le troisième projet toujours constitué sur la base des propositions du médiateur de l'Organisation des Nations Unies, Martti Ahtisaari, qui préconise une indépendance du Kosovo sous contrôle international même sans l'accord de Belgrade.
Selon ledit projet de résolution, dans un délai de quatre mois au cours duquel Belgrade et Pristina pourront mener des négociations supplémentaires sur le statut de la province serbe administrée provisoirement par l'ONU, indépendamment de l'issue de ces négociations, le plan Ahtisaari entrera automatiquement en vigueur.
"Ce nouveau projet de résolution sur le Kosovo ne nous a toujours pas rapproché d'une plateforme qui puisse servir de terrain d'entente", a déclaré mercredi devant les journalistes le délégué permanent russe auprès de l'ONU, Vitali Tchourkine. Quoi qu'il en soit, le diplomate a noté à titre de point positif le fait que les pays occidentaux avaient tout de même accepté la nécessité de poursuivre les négociations, chose sur laquelle la Russie avait toujours insisté.
La Russie considère comme une condition parfaitement inacceptable la limitation de telles négociations supplémentaires par un délai de 120 jours, prévue par le nouveau projet de résolution, après quoi le Kosovo se verrait octroyer automatiquement le statut d'Etat indépendant et ce, même en l'absence de tout compromis entre les parties, a indiqué l'ambassadeur russe à l'ONU.
Vitali Tchourkine a laissé entendre que Moscou évaluait cependant cette nouvelle variante du document comme un signe positif de l'Occident du côté de la Russie et une éventuelle disposition de l'Occident à un ultérieur compromis.
Comme l'a fait remarquer le diplomate, en refusant de travailler sur le texte du nouveau document, la Russie ne cherche pas du tout à se soustraire à un règlement politique du problème du statut du Kosovo.