"A mon avis, les Etats-Unis ont adopté l'attitude suivante envers la proposition formulée par Poutine à Heiligendamm: l'actuelle administration américaine n'acceptera pas l'initiative russe. Pour elle, le déploiement d'un système de défense antimissile en Europe est déjà décidé", a déclaré le général Balouïevski lors d'une conférence de presse à RIA Novosti.
Pendant le dernier sommet du G8, le président Poutine avait invité George Bush à utiliser en commun le radar de Gabala, en Azerbaïdjan. Son exploitation conjointe rendrait inutile de déploiement d'éléments du système ABM américain en Europe et ôterait toutes les inquiétudes des Etats-Unis au sujet d'une attaque aux missiles qui pourrait être lancée par les "pays proscrits", dont l'Iran. Le radar de Gabala est à même de repérer tous les missiles tirés depuis le sud.
Selon M. Balouïevski, le ministère américain de la Défense et, plus précisément, son chef Robert Gates, cherchent à minimiser l'importance de la proposition russe en matière de défense antimissile.
"A l'heure actuelle, on constate l'intention de certains responsables américains, dont Robert Gates, de "rendre stérile" l'initiative russe", a-t-il souligné.
A son avis, il s'agit d'une tentative de restreindre au maximum le contenu de la proposition formulée par le président Poutine au sommet de Heiligendamm.
Le chef de l'état-major des forces armées russes est persuadé que "les propositions faites à nos partenaires américains ne se limitent pas à la seule exploitation conjointe du radar de Gabala".
"Pour des raisons que j'ignore, tout le monde ne parle que de ce radar et de l'impossibilité technique de l'utiliser en commun", a-t-il constaté.
Le général Balouïevski a indiqué qu'il fallait attendre les résultats des entretiens des présidents Poutine et Bush sur l'initiative russe et a espéré que la partie américaine accepterait l'idée d'utiliser en commun le radar de Gabala. A son avis, la réponse des Etats-Unis agira comme un révélateur et montrera s'ils ont vraiment l'intention de déployer leur système ABM en Europe.
"A défaut de réponse positive aux propositions formulées par le président russe (et nous sommes prêts à les compléter avec des composantes militaires et techniques), il sera évident pour nous, ainsi qu'aux yeux du monde entier, contre qui la troisième zone de positionnement sera aménagée sur le territoire de la Pologne et de la République tchèque", a affirmé M. Balouïevski.