L'Occident doit cesser de considérer la Russie comme la source de tous les maux (expert)

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Le général d'armée Makhmout Gareev, président de l'Académie des sciences militaires, a appelé les pays d'Occident à abandonner leur politique à courte vue et à ne plus voir dans la Russie la source de tous les maux.
MOSCOU, 19 juin - RIA Novosti. Le général d'armée Makhmout Gareev, président de l'Académie des sciences militaires, a appelé les pays d'Occident à abandonner leur politique à courte vue et à ne plus voir dans la Russie la source de tous les maux.

Intervenant devant le Club de presse du ministère russe de la Défense, le général a rappelé que les dirigeants britanniques, français et américains avaient en fait encouragé l'agression nazie - l'Allemagne a violé les accords de Versailles, envahi la Rhénanie, la Tchécoslovaquie et la Pologne - et accepté de signer les accords de Munich de 1938. Résultat, des dizaines de millions de morts dans le monde entier, victimes de cette myopie politique.

La conclusion en août 1939 du Pacte de non-agression soviéto-allemand était dictée par une nécessité historique, l'URSS n'avait tout simplement pas d'autre issue, a noté le général.

"Les dirigeants de notre pays sont très souvent reprochés - et condamnés -pour avoir conclu ce Pacte, on affirme que la collusion entre Hitler et Staline a délié les mains aux nazis qui ont déclenché cette guerre", a poursuivi le président de l'Académie des sciences militaires.

Selon le général, en évoquant ces faits (et surtout les "protocoles secrets" annexés à ce Pacte, considérés comme criminels), on oublie volontiers que des accords analogues avaient été conclus avec l'Allemagne nazie par l'Angleterre et la France à Munich en 1938 et aussi par la Pologne, qui a participé au partage d'une partie des territoires occupés de la Tchécoslovaquie.

Mais ce sont les négociations anglo-allemandes qui étaient menées jusqu'à l'été 1941 qui présentaient une menace particulière pour l'URSS.

Le général Gareev a rappelé qu'à l'époque où Moscou et Berlin signaient des accords, l'URSS combattait des agresseurs japonais sur le lac Khalkhin-Gol, en Mongolie. "On ignorait encore l'issue de ces affrontements, l'URSS se trouvait dans une situation très difficile", a-t-il indiqué.

Selon lui, à l'époque, notre pays a été placé devant un dilemme: "soit rester dans l'isolement complet et être attaqué par l'Allemagne, soit conclure un traité de non-agression avec Berlin".

De l'avis du général, ce traité, une fois signé, pouvait repousser le début de la guerre et permettre de gagner du temps pour mieux se préparer à riposter à une agression pourtant imminente.

"Les dirigeants soviétiques n'avaient d'autre issue que d'entreprendre cette ultime mesure", a-t-il ajouté.

A son avis, des enseignements doivent être tirés de ces événements pour ne pas diviser le monde en vainqueurs et en vaincus, "cette fois-ci dans la guerre froide".

"Il faut en finir avec la vieille tradition erronée consistant à voir dans la Russie la source de tous les maux", a ajouté Makhmout Gareev.

Le général a dans le même temps invité les dirigeants russes à ne pas céder aux provocations et à défendre calmement et fermement les intérêts nationaux.

"Car en toute circonstance, les menaces communes et les intérêts de survie pousseront inévitablement les plus grands pays à coopérer, comme ce fut le cas pendant la Seconde guerre mondiale", a encore espéré l'expert militaire russe.

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