Il est vrai qu'au Salon on montrera non pas la fusée elle-même mais sa maquette grandeur nature et dans sa version la plus légère, Angara 1.1. Le terme léger ne doit pas être compris à la lettre : sa masse à l'envol est de près de 150 tonnes. La version la plus puissante, Angara-A5, pèsera plus de 770 tonnes.
Le directeur du Centre de constructions spatiales Khrounitchev, Vladimir Nesterov, a confié au journal que c'est l'Angara 1.1 qui s'envolerait la première. Son tir est prévu pour 2011, sur le site de Plessetsk, dans le Nord de la Russie européenne.
Toutes les fusées actuelles ont été conçues à l'époque soviétique. L'Angara, elle, entrera dans l'histoire comme la première fusée créée uniquement par la Russie.
Au fait, le nom d'Angara désigne toute une famille de lanceurs ayant tous un module universel à propulseurs kérosène-oxygène. Quant à sa composition, l'Angara diffère notablement d'autres porte-satellites. Les réservoirs à carburant se trouvent dans les étages 1 et 2, alors que les immenses récipients contenant de l'oxygène liquide sont situés sur les flancs de la fusée. Puisque la fusée utilise un mélange de kérosène et d'oxygène liquide, il s'agit d'un lanceur présentant très peu de risques sur le plan tant écologique que technologique.
Par rapport aux fusées de classe analogue (Atlas-5 américain, Ariane-5 européenne), l'Angara assure le meilleur rendement dans le placement sur orbite de la charge utile.
Autre avantage de la nouvelle fusée, le lancement de toutes ses versions, des superlégères aux superlourdes, sera assuré par une rampe universelle.
L'Angara permettra également à la Russie de procéder au tir de missiles lourds depuis son territoire. Jusqu'à présent, Baïkonour, qui après la dislocation de l'URSS, s'est retrouvé dans un Kazakhstan indépendant, reste le seul cosmodrome adapté au lancement d'appareils spatiaux lourds russes. Avec la naissance de l'Angara, le site de Plessetsk, dans le Nord russe, devient un cosmodrome à part entière.
Les tirs de fusées Angara seront réalisés à Baïkonour également et cela est prévu par le projet russo-kazakh conjoint Baïterek. Puisque Baïkonour est plus rapproché de l'équateur que Plessetsk, la capacité de charge et la compétitivité de la nouvelle fusée seront encore plus élevées. On le sait, les tirs depuis l'équateur présentent les avantages les plus notables en termes d'efficacité.