Selon lui, le manque à gagner subi par l'Etat à la suite de la réduction du transit n'est pas significatif. Les pertes principales ont été assumées par les opérateurs de transport de marchandises. Cela dit, les sociétés de transport à capital russe maîtrisent ces problèmes mieux que les sociétés à capital européen, a constaté le ministre.
L'aggravation des relations entre la Russie et l'Estonie avait été provoquée par le lancement de fouilles à proximité du "soldat de bronze", monument dédié à la libération de Tallinn de l'occupation nazie en 1944. Après les troubles déclenchés dans la capitale estonienne par les adversaires du démontage de ce monument, les autorités avaient décidé de le transférer du centre de Tallinn vers un cimetière militaire.
En réponse à cette démarche, les parlementaires russes avaient menacé de décréter des sanctions économiques contre l'Estonie. A leur tour, les militants de mouvements de jeunes avaient établi le blocus de l'ambassade estonienne à Moscou et invité les Russes à boycotter les marchandises estoniennes.
Le ministre n'a pas dit si les livraisons de marchandises estoniennes vers la Russie avaient réellement chuté, car les informations à sa disposition n'étaient pas suffisantes pour donner une réponse exacte à cette question.
M. Parts, qui est venu à Saint-Pétersbourg pour participer au forum économique, a fait savoir que lors de ses entretiens avec des hommes politiques russes, il avait reçu l'assurance selon laquelle la Russie n'avait pas l'intention de prendre de sanctions contre les pays baltes.
"On n'a pas la moindre envie politique de réduire quoi que ce soit", a déclaré le ministre.
En mai dernier, la partie russe avait annoncé son intention de fermer aux poids lourds le Pont de l'amitié à la frontière russo-estonienne, entre Narva et Ivangorod, en raison de son usure considérable. Cependant, à l'heure actuelle, le pont est exploité en régime ordinaire.
Selon M. Parts, les experts russes et estoniens ont convenu d'achever avant fin juillet l'analyse de l'état technique du pont.
A son avis, les files des camions obligés d'attendre pour traverser la frontière russo-estonienne ne sont pas engendrées par des raisons politiques, mais par les problèmes techniques des douaniers russes qui mettent trop de temps à traiter les marchandises.
"Pour démontrer que la politique n'a rien à voir dans le problème, je tiens à citer la situation à la frontière russo-finlandaise. On y trouve également des files d'attente de camions longues de 30 kilomètres. La cause en est la même", a affirmé M. Parts.
Selon lui, les investisseurs russes n'ont pas abandonné leurs projets en Estonie après l'aggravation des relations politiques bilatérales.
Les investissements russes constituent environ 3% à 4% de la totalité des investissements étrangers réalisés dans l'économie estonienne. Les ressources des sociétés russes sont engagées essentiellement dans l'infrastructure portuaire et l'immobilier.