En trois jours, les dirigeants des pays du G8 et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso se sont retrouvés pour quatre réunions de travail, dont deux auxquelles ont participé cinq pays en développement et 6 Etats africains. Les leaders du G8 ont en outre rencontré les participants du G8 des jeunes et se sont livrés à 4 séances de photos.
Les dirigeants des pays du G8 ont également profité de ce sommet pour organiser des rencontres bilatérales. Le président russe Vladimir Poutine s'est notamment entretenu avec le président américain George W. Bush, la chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre canadien Stephen Harper, le nouveau président français Nicolas Sarkozy, le premier ministre japonais Shinzo Abe et les présidents algérien et sud-africain.
Trois rencontres attendent encore le président russe après le sommet d'Heiligendamm. La première se déroulera avec le premier ministre anglais Tony Blair qui quittera son poste à la fin du mois de juin, la seconde avec le président ghanéen et enfin la troisième avec le président chinois. Vladimir Poutine devrait également faire des déclarations à la presse.
Un ensemble de documents ont été adoptés lors de ce sommet, dont deux déclarations importantes, l'une sur l'économie et l'autre sur le développement en Afrique. La déclaration dans laquelle les dirigeants du G8 s'engagent à verser au minimum 60 milliards de dollars à l'Afrique pour la lutte contre les maladies infectieuses reste aussi importante qu'inattendue. Selon la délégation russe, aucun des participants ne s'attendait à cette initiative américaine, mais les pays du G8 ont estimé qu'ils pouvaient la suivre et signer le document. On avait pourtant supposé un peu plus tôt que le G8 n'aiderait pas l'Afrique matériellement.
Le sommet s'est déroulé sur fond de manifestations des altermondialistes, qui ont autant attiré l'attention des journalistes dans les premiers jours que le sommet lui-même, et ont ravivé le souvenir du sommet de Gênes en 2001. Les altermondialistes ont bloqué des routes et perturbé les allers et venues du train Molly, le seul moyen de transport pour se rendre au centre de presse international d'Heiligendamm. Pour cette raison, à plusieurs reprises, les journalistes ont été contraints de se rendre sur le lieu du sommet par la mer. De même, les représentants de la presse qui séjournaient dans les villes situées à proximité d'Heiligendamm ont parfois mis deux heures pour rejoindre le centre de presse international, au lieu des vingt minutes habituelles.
La sécurité des dirigeants et des journalistes a constitué l'une des dépenses d'organisation les plus importantes de ce sommet. La palissade longue de 12 kilomètres et haute de 2,5 mètres a coûté à elle seule 12 millions d'euros. La veille du sommet, le service de sécurité du président américain a voulu s'assurer des compétences de ses collègues allemands, en essayant de passer avec des charges explosives. Mais cela n'a pas fonctionné, et le "malfaiteur" a été arrêté.
Pour contrôler les journalistes qui allaient directement au sommet à Heiligendamm, les services de sécurité allemands ont utilisé les dernières trouvailles dans le domaine de la sécurité, notamment des dispositifs capables de détecter tous les types de charges explosives ou toxiques. Il suffisait pour cela de prélever un échantillon des affaires des journalistes avec un marqueur spécial et de l'analyser au scanner. Cette procédure ne prenait pas plus de 10 secondes.
Le président américain George W. Bush a attiré l'attention le dernier jour du sommet. En effet, il s'est senti mal et n'a pu se rendre à la conférence de presse portant sur les conclusions de sa rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy. Indisposé, le président des Etats-Unis n'a assisté à aucune des réunions de la matinée et n'a rejoint les autres participants que pour la séance de photos des membres du G8 et des 11 autres chefs d'Etat invités.
Selon l'administration américaine, George W. Bush s'est senti mal dans la nuit de jeudi à vendredi et un médecin est venu le soigner. Les médecins ont fait état de légers troubles gastriques.
Le temps s'est montré clément pendant les trois jours du sommet. Aucun nuage n'est venu encombrer le ciel et le soleil a brillé, mais les organisateurs avaient pris leurs dispositions en cas de mauvais temps. Comme il était attendu, c'est Angela Merkel, la chancelière allemande, qui exposera les conclusions du sommet lors d'une grande conférence de presse vendredi. Bien que le thème annoncé par les organisateurs de la conférence soit "la fin de la présidence allemande de l'Union européenne", les journalistes supposent que les conclusions du G8 y entreront également. L'Allemagne ne présidera l'UE que jusqu'au 31 juin, mais Berlin présidera le G8 encore jusqu'à la fin de l'année.
Le prochain sommet du G8 aura lieu du 7 au 9 juillet 2008 au Japon, au bord du lac Toya dans l'ouest de Hokkaido. Le thème principal de ce sommet devrait être l'écologie.
