Dans un discours à Prague, M.Ilves a parlé de la Russie comme d'un Etat "tyrannique et antidémocratique", avant d'exprimer ses doutes quant au bien-fondé de son appartenance au G8 et à d'autres organisations internationales. Il s'est également demandé pourquoi l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe recevait les députés russes élus à l'issue "d'élections non libres et non honnêtes".
"Cette déclaration frappe par son caractère effronté. Mettre en doute les résultats des élections dans un autre pays revient en fait à mettre en doute la légitimité du pouvoir qui y existe. Ce n'est pas un simple acte inamical, c'est une ingérence directe dans les affaires intérieures d'un autre Etat", a déclaré le parlementaire dans un entretien aux journalistes mercredi.
"Le président estonien a aussi dépassé toutes les limites du point de vue non seulement du protocole international mais aussi de l'étique élémentaire. Sur fond d'événements récents en Estonie, on commence à soupçonner qu'on ait affaire à une campagne bien réfléchie menée par les autorités estoniennes dans le but d'obtenir des dividendes supplémentaires de la part des forces antirusses en Europe et outre-Atlantique", a estimé M. Morozov.
"J'espère que les partenaires européens sérieux de la Russie ne suivront pas l'exemple de M. Ilves", a-t-il noté.
Selon lui, l'Estonie est aujourd'hui un "poste avancé antirusse" qui profite de sa petitesse pour provoquer la Russie et, rencontrant de la part de celle-ci une réponse adéquate, "commence à piauler pour toute l'Europe".
"Grand pays que nous sommes, on est effectivement gêné de prêter attention au comportement de ce bichon européen. Nous débattrons de ces thèmes avec les joueurs réels en Europe", a encore déclaré le vice-président de la Douma.