Selon un porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères cité par l'agence News-Armenia, le socialiste Ricardo Nunes Munoz était l'auteur du projet de cet arrêté sénatorial.
Le document parle, entre autre, de la "politique conséquente" de l'Empire ottoman visant à anéantir le peuple arménien et rappelle les résultats de ce génocide mené de 1915 à 1923 et dont plus de 1,5 millions d'Arméniens sont devenus victimes.
Ces "actes effroyables ont été le premier nettoyage ethnique du XXe siècle", rappellent les représentants du Sénat chilien. D'après ce document, accomplir des démarches appropriées est un devoir "étique et moral" du Chili, qui doit notamment se joindre à la décision de la sous-commission de l'ONU contre la discrimination et la protection des minorités de 1985 et qui présente ses actes justement comme un génocide.
"Nous proposons au gouvernement chilien d'approuver cette décision et de se joindre à la résolution de l'ONU, en vertu de laquelle en Arménie, qui se trouvait sous le joug de l'Empire ottoman, un petit peuple sans défense a fait l'objet d'un génocide cruel, qui exige une compensation morale de la part de la communauté internationale et en premier lieu de la part des autorités turques", peut-on encore lire dans la déclaration du Sénat chilien.
Le génocide du peuple arménien a été reconnu par les parlements de l'Argentine, de la Belgique, de la Bulgarie, du Venezuela, des Pays-Bas, de la Grèce, de l'Italie, du Canada, de Chypre, du Liban, de la Lituanie, de la Pologne, de la Russie, de la Slovaquie, de l'Uruguay (ce pays a été le premier à avoir reconnu en 1965 le génocide des Arméniens), de la France, de la Suisse et de la Suède, ainsi que par 40 Etats américains.
La Turquie nie traditionnellement le massacre d'environ 1,5 million d'Arméniens pendant la Première Guerre mondiale et réagit fébrilement aux critiques parvenant de l'Occident au sujet du génocide des Arméniens.