M. al-Jazaïri est président du Comité pour la culture, l'information et le tourisme au parlement de l'Irak.
"Les pays voisins et lointains ainsi que les groupements terroristes s'ingèrent activement dans les affaires intérieures de l'Irak", a précisé le parlementaire.
Et d'ajouter: "La raison de cette ingérence réside sans doute dans la crainte de certains Etats de la région de voir un régime démocratique s'établir en Irak et dans la peur d'autre pays face à l'affirmation de la présence américaine si proche".
L'escalade de la violence est aussi aggravée par la ferme volonté de la nébuleuse Al-Qaïda de "régler ses comptes" avec les Américains et de renforcer sa propre influence dans la région, a noté le parlementaire irakien.
Evoquant la période de la présidence de Saddam Hussein, Moufid al-Jazaïri a souligné que l'ancien régime "avait dénaturé la conscience des gens, renforcé les états d'esprit extrémistes et la pratique de la violence" dans le pays.
"Le précédent régime a contribué à l'apparition de groupes terroristes bien entraînés, devenus partie intégrante de ses services secrets et de son armée et possédant toujours une immense quantité d'armes et d'argent. Ces groupes terroristes sont toujours nostalgiques du pouvoir perdu", a fait remarquer le parlementaire irakien.
Par ailleurs, la manière dont l'ancien régime a été renversé constitue un autre facteur entravant très sérieusement la normalisation de la situation en Irak, a-t-il noté.
"L'opposition politique dans une dictature n'a le droit de solliciter un concours à l'extérieur que si le régime en place dans le pays ne donne aucune chance à cette opposition. Qui plus est, une telle assistance ne doit pas être militaire, à plus forte raison une ingérence militaire directe", a avancé Moufid al-Jazaïri.
Parmi les autres causes des violences incessantes en Irak, le parlementaire a évoqué le manque de maturité des forces politiques intérieures dans le pays.
"Sous la présidence de Saddam, les forces politiques de l'Irak se trouvaient dans la clandestinité et ne pouvaient par conséquent pas participer à la vie politique. Cela explique l'absence d'expérience politique indispensable au passage progressif à la démocratie dans le contexte de l'Irak", a indiqué Moufid al-Jazaïri.
Le parlementaire voit l'issue à cette situation dans "la réconciliation nationale dont le projet a été rendu public il y a un an par le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki.