"La récente saisie d'un lot de viande polonaise en Allemagne confirme que le problème de la qualité de cette viande existe bien", a indiqué le président russe lors de sa conférence de presse avec le premier ministre portugais à Moscou. Le Portugal assumera la présidence tournante de l'UE dans la deuxième moitié de 2007.
"Je dois rencontrer prochainement Angela Merkel en Allemagne. Je ne lui dirai pas: "Toi-même tu ne veux pas de cette viande mais tu veux que je la mange". Non, je ne le lui dirai pas", a indiqué le président russe.
Début juin, l'Allemagne accueillera le sommet du G8.
"Nous voulons signer un accord (entre la Russie et l'UE), mais nous partons du fait que cet accord doit être signé dans l'intérêt des deux parties", a souligné Vladimir Poutine.
"Des problèmes isolés, tels que les livraisons de viande polonaise, ne sauraient éclipser toute la diversité de notre coopération avec l'Europe", a-t-il noté.
"Et lorsque nous entendons les déclarations tonitruantes de nos collègues polonais, (nous affirmons que) cela ne les aidera pas à régler leurs problèmes de l'agroalimentaire", a souligné le président russe.
Il a précisé également que le problème de la viande polonaise "n'est pas simple".
"Il ne s'agit pas que des livraisons de viande polonaise, c'est aussi le problème de la subvention par l'Union européenne de son secteur agroalimentaire dont les produits sont écoulés sur notre marché", a ajouté Vladimir Poutine.
Mais "des produits de pays tiers y sont aussi écoulés, voilà qui ne peut nous arranger en aucune manière", a-t-il expliqué. Toutefois, le fait que la Russie ait fait parvenir une lettre à la Commission européenne et à Varsovie "est un signal assez clair de notre volonté de coopérer et de négocier à ce sujet", a ajouté Vladimir Poutine.
La Russie avait suspendu en novembre 2005 les importations de viande polonaise sous prétexte que des entreprises polonaises pratiquaient la réexportation, en provenance de pays tiers, de produits présentant une menace sur les plans vétérinaire et phytosanitaire. La Pologne a alors opposé son veto à l'ouverture des négociations autour d'un nouvel Accord de partenariat et de coopération entre la Russie et l'Union européenne en réclamant la levée de l'embargo.
