Il y a quelques semaines, il a conduit une délégation de parlementaires russes en Estonie.
Dans un entretien à RIA Novosti, il a noté que le sort du monument a été longtemps en question. Avant le 27 avril, les responsables estoniens parlaient justement de démanteler le monument. Des traces de scie sur le monument en témoignent, a indiqué le député.
"De toute évidence, son sort était déjà réglé et il devait être envoyé au four", a estimé Nikolaï Kovalev.
Si la statue du Soldat a été finalement sauvée, c'est bien une grande victoire de la Russie, a-t-il ajouté.
Selon le député, la décision de démanteler le monument a scindé la société estonienne.
"La statue du Soldat se trouvait au centre de la vie publique, non seulement pour les russophones mais aussi pour de nombreux Estoniens. Les gens y venaient pour des rendez-vous, le parc de Tonismagi était un lieu préféré de promenades pour de nombreux citadins et d'anciens combattants", a-t-il indiqué notant que ces traditions sont nées il y a des dizaines d'années.
"Quant à sa portée, le monument au Soldat libérateur à Tallinn était l'égal de la Tombe du Soldat inconnu à Moscou", a affirmé le parlementaire.
Selon lui, pour de nombreux habitants d'Estonie, ce monument symbolisait la victoire de la coalition antihitlérienne sur le nazisme, lorsqu'Estoniens et Russes ont combattu côte à côte. Nikolaï Kovalev a rappelé que le modèle de la statue du Soldat soviétique était un Estonien de souche.
S'agissant des perspectives des relations russo-estoniennes, le député a estimé que personne n'est intéressé à aggraver le conflit.
"Toute guerre s'achève par des négociations, on essaie de trouver une issue à la crise sans que l'une et l'autre partie perde la face politiquement", a-t-il noté.
"Et je pense que dans cette situation la Russie a sauvegardé la face, l'Estonie n'est pas allée jusqu'à démanteler le monument, ce qui veut dire qu'il nous faut maintenant normaliser nos relations", a ajouté Nikolaï Kovalev.
Le député a démenti les affirmations selon lesquelles la Russie auraient pu se tenir derrières les troubles massifs en Estonie. "Ce sont les autorités estoniennes qui ont proposé de démanteler le monument, et son démantèlement était un des mots d'ordre électoraux du premier ministre Andrus Ansip en personne", a rappelé le député.
Nikolaï Kovalev a aussi exprimé son désarroi face à l'"invitation" prétendument adressée aux représentants russes d'assister à la cérémonie d'inauguration de la statue du Soldat de bronze dans le cimetière militaire de Tallinn, là où le monument avait été transféré. "On nous a dit que cette invitation existait mais en réalité celle-ci s'est évaporée dans la nature, ce document ne nous est jamais parvenu", a-t-il noté.