"Nous estimons que la formule permettant de régler par étapes le problème de la viande polonaise répond aussi bien aux intérêts de la Russie qu'à ceux de l'Union européenne. Cette formule a été proposée par le ministre russe de l'Agriculture Alexeï Gordeïev lors de sa rencontre à Chypre avec un membre de la Commission européenne, Marcos Kyprianou ", a souligné M. Grouchko.
Il a rappelé qu'en novembre 2006, la Pologne avait opposé son véto au début des négociations sur un nouvel accord de partenariat et de coopération entre la Russie et l'Union européenne. En qualité de préalable à ces négociations, elle avait exigé que la Russie annule son embargo sur l'importation de la viande et des légumes polonais.
"Le fait qu'un seul pays peut tenir en otage la perspective de la conclusion d'un accord sur le partenariat stratégique avec la Russie montre on ne peut mieux l'ampleur des difficultés auxquelles se heurte actuellement l'Union européenne", a constaté le vice-ministre russe des Affaires étrangères.
Il a ajouté que la tactique proposée par le ministre de l'Agriculture prévoyait une suppression graduelle des limitations sur l'importation des produits agricoles polonais, à condition qu'ils soient conformes aux normes alimentaires russes.
"Bien que la Commission européenne n'ait pas annoncé officiellement son intention d'accepter la formule proposée, la partie russe en a déjà commencé l'application en qualité de geste de bonne volonté. Ainsi, l'entrée du bétail de race polonais en Russie est autorisée depuis le 1er mai dernier. Nous attendons de nos partenaires des démarches constructives de réciprocité", a souligné M. Grouchko.
En novembre 2005, la Russie avait limité les livraisons de viande polonaise à la suite de violations grossières de la législation vétérinaire russe. La Commission européenne avait constaté qu'il n'y avait pas de raison pour infliger un embargo sur les produits agricoles polonais et avait jugé que cette mesure était "disproportionnée". Dans le même temps, les fonctionnaires de l'UE avaient reconnu que la Pologne avait contrevenu aux exigences européennes en matière d'exportation de la viande.
