Selon Mme Rice, dans certains domaines, les relations américano-russes traversent actuellement "une période difficile", car "les Russes refusent de reconnaître le fait que nos relations avec les pays voisins de la Russie et avec ceux qui ont autrefois fait partie de l'Union soviétique sont des relations avec des Etats indépendants".
Cela dit, Mme Rice a constaté que les Etats-Unis et la Russie coopéraient fructueusement à la solution d'une série de questions stratégiques, dont la situation en Corée du Nord et en Iran et le problème du terrorisme nucléaire mondial. "Nous procédons également à la modernisation du traité sur la non-prolifération d'armes nucléaires afin d'y inclure les garanties empêchant les pays de faire ce que l'Iran fait actuellement en matière de transformation et d'enrichissement d'uranium. Bref, dans beaucoup de domaines, tout marche bien", a affirmé Mme Rice.
"Nous avons essayé de convaincre les Russes que l'apparition de régimes démocratiques près de leurs frontières - en Géorgie ou en Ukraine - ne créerait pas de problème. Bien évidemment, nous entretiendrons avec ces pays des relations stables et bonnes", a-t-elle fait savoir.
Ceci étant, elle estime que les relations américano-russes deviennent "plus tendues si l'on regarde ce qui se passe dans la Russie elle-même".
"Il s'agit de l'abandon d'une série de réformes qui conduisaient la décentralisation du pouvoir du Kremlin, à l'émergence d'un pouvoir législatif fort, d'une presse libre et d'une justice indépendante. Je pense qu'en Europe, aux Etats-Unis et dans le reste du monde, on constate une grande inquiétude au sujet de la politique pratiquée par la Russie depuis quelques années", a affirmé la chef de la diplomatie américaine.
"Un des avantages dont nous disposons, ce sont les très bonnes relations personnelles qui lient le président Bush au président Poutine et qui lui permettent de soulever ces questions", estime la secrétaire d'Etat.
Selon elle, "la concentration du pouvoir par le Kremlin ne manque pas d'inquiéter". "Les Etats-Unis et les pays européens "soulignent que la Russie n'a aucun intérêt à utiliser ses immenses ressources naturelles à des fins politiques et non pas commerciales", a ajouté Mme Rice.
