Le chef de l'Etat a aussi répété que la "maladroite réforme constitutionnelle" était l'un des facteurs essentiels de l'actuelle instabilité politique en Ukraine.
Viktor Iouchtchenko a tenu à rappeler que l'actuelle crise politique avait éclaté suite à la défection de certains députés du peuple qui avaient trahi les principes des partis politiques grâce auxquels justement ils s'étaient retrouvés à la Rada suprême (parlement).
"Les mêmes forces politiques seront élues au parlement, mais elles s'organiseront selon d'autres principes", a supposé le président.
Et d'expliquer que l'on arrivera ainsi en Ukraine à faire respecter la Loi fondamentale, ce qui communiquera aux députés de la future législature beaucoup plus de volonté politique pour mener des négociations et rechercher des compromis. Quoi qu'il en soit, a-t-il poursuivi, on constate d'ores et déjà que les forces politiques sont aujourd'hui davantage déterminées à s'entendre sur des priorités nationales clés.
Par ailleurs, Viktor Iouchtchenko a exhorté à ne pas interpréter la décision d'aujourd'hui "comme une victoire de quelqu'un sur quelqu'un d'autre", en soulignant que toute la société attendait le règlement de la crise politique dans le pays. "Je suis persuadé qu'au sein même du corps des députés cette décision sera interprétée tout à fait correctement et soutenue par la plupart des élus du peuple", a indiqué le chef de l'Etat.
L'actuelle crise politique en Ukraine a éclaté suite à la signature le 2 avril dernier par le président Viktor Iouchtchenko d'un décret portant sur la dissolution de la Rada et annonçant des élections législatives anticipées pour le 27 mai prochain. Plus tard, un autre décret analogue a été signé qui annonçait des élections anticipées déjà pour le 24 juin. Le président de l'Ukraine a motivé la nécessité de dissoudre la Rada par la défection le 23 mars dernier de 11 députés d'opposition passés dans le camp de la coalition gouvernementale, ce qui violait, selon Viktor Iouchtchenko, la Constitution du pays.
Les députés de la coalition ont qualifié d'inconstitutionnel ce décret présidentiel et déclaré qu'ils ne participeraient aux élections que si la Cour constitutionnelle d'Ukraine reconnaissait la légitimité de la dissolution de la Rada et de la tenue des législatives anticipées. Quoi qu'il en soit, la Cour constitutionnelle n'a pas encore statué sur cette question. Depuis le début du mois avril dernier, le président Viktor Iouchtchenko et le premier ministre de l'Ukraine Viktor Ianoukovitch mènent des consultations sur les moyens de désamorcer la crise politique dans le pays.
