L'initiative de la rencontre de Condoleezza Rice avec son homologue syrien revient aux Etats-Unis

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LE CAIRE, 3 mai - RIA Novosti. La rencontre entre la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le ministre des Affaires étrangères de la Syrie Walid Mouallem dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh a eu lieu jeudi à l'initiative des Etats-Unis, a fait savoir la partie syrienne.

"La décision d'organiser cette rencontre a été adoptée par les Etats-Unis avec la coopération de la Syrie", a notamment déclaré le chef de la diplomatie syrienne.

C'était la première rencontre des chefs de diplomatie des Etats-Unis et de la Syrie depuis le début de l'opération militaire en Irak en 2003, et Walid Mouallem a qualifié cet entretien de "constructif et sincère".

"L'entretien a porté sur la situation en Irak et la nécessité d'établir la sécurité et la stabilité dans ce pays", a indiqué le ministre syrien des Affaires étrangères, tout en ajoutant que les parties ont aussi discuté des relations bilatérales.

Pour sa part, l'agence égyptienne MENA rapporte que cette rencontre des chefs des diplomaties syrienne et américaine s'est déroulée "sous l'égide de l'Egypte".

"Cette initiative s'inscrit bien dans l'ensemble des efforts tendant à faire baisser la tension dans la région, à consolider les efforts régionaux et internationaux allant dans ce sens", écrit l'agence, se référant à des sources diplomatiques au Caire.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères de l'Egypte, Ahmed Ali Aboul Gheit, a espéré l'amélioration des relations entre les Etats-Unis et la Syrie suite à cette rencontre entre Condoleezza Rice et Walid Mouallem à Charm el-Cheikh, ce qui ne manquerait pas, selon Le Caire, de contribuer à la stabilité dans la région. "Nous sommes très intéressés à des relations calmes et égales entre la Syrie et les Etats-Unis, ainsi qu'à l'intensification des efforts de Damas et de Washington, ce qui faciliterait aussi la solution de toute une série de problèmes", a ajouté le chef de la diplomatie égyptienne.

Ahmed Ali Aboul Gheit a aussi commenté une supposition concernant une éventuelle rencontre entre la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, et le ministre des Affaires étrangères de l'Iran Manoucher Mottaki. "Nous les invitons à la même table au déjeuner et au dîner, ils s'y saluent", a fait remarquer le ministre égyptien des Affaires étrangères.

L'administration du président des Etats-Unis, George W. Bush, s'en tient toujours à une ligne très dure à l'égard de Damas. Washington accuse notamment la Syrie de torpiller les efforts tendant à stabiliser la situation en Irak. Selon l'administration américaine, Damas laisse des commandos étrangers s'infiltrer à travers la frontière syro-irakienne en Irak pour participer à la résistance antiaméricaine.

Qui plus est, Washington affirme que Damas soutient les groupes palestiniens radicaux hostiles au règlement pacifique avec Israël. Les Etats-Unis ont également plus d'une fois dénoncé l'ingérence de la Syrie dans les affaires intérieures du Liban voisin.

En mai 2004, l'administration Bush a décrété des sanctions économiques unilatérales contre Damas conformément à la "Loi pour la responsabilité de la Syrie et sur la souveraineté du Liban", adoptée par le Congrès des Etats-Unis. Après l'assassinat de l'ex-premier ministre libanais Rafik Hariri en février 2005 Washington a rappelé son ambassadeur à Damas.

Damas rejette toutes ces accusations et prône un dialogue constructif avec Washington. Quoi qu'il en soit, la Syrie préconise toujours le retrait des troupes étrangères de l'Irak.

D'après les observateurs, les Etats-Unis pourraient accepter un contact direct avec Damas en raison de la dégradation continue de la situation en Irak où la Syrie pourrait jouer un rôle stabilisateur.

En décembre dernier, la commission Baker-Hamilton a publié un rapport sur la situation en Irak qui renfermait lui aussi un appel à des négociations directes sur le règlement irakien avec la Syrie et l'Iran.

Aussi, n'est-il pas non plus à exclure que la conférence de Charm el-Cheikh soit aussi l'occasion d'un entretien entre les chefs des diplomaties américaine et iranienne.

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