"L'Iran aujourd'hui et la Corée du Nord hier ne sont qu'un camouflage de la destination réelle de ce système : modifier la balance stratégique des forces en sa faveur après avoir réuni les conditions pour un emploi plus efficace des forces nucléaires stratégiques. La Russie est bien l'objectif principal de la zone d'ABM en Europe", a écrit le général dans un article qui sera publié demain dans Rossiïskaïa Gazeta.
Selon le militaire, "les diplomates et les experts russes ont donné à plusieurs reprises des appréciations réelles et objectives à la situation qui s'est créée". "Brièvement, le sens de ces appréciations, simple et univoque, se résume à ceci : la défense antimissile américain à proximité de nos frontières constitue une menace pour la sécurité européenne. En raison du fait que nous ne considérons pas la composante européenne de l'ABM américain comme quelque chose d'isolé, nous nous rendons parfaitement compte qu'il s'agit d'un système américain global de défense antimissile comportant une zone dans l'Alaska, un système de radars en Grande-Bretagne et dans le Groenland, les moyens mobiles navals Aegis, les moyens de détection basés dans l'Espace et beaucoup d'autres choses encore", a noté le chef d'Etat-major russe.
"Ceci dit, nous n'évaluons pas seulement le nombre de missiles intercepteurs et de radars, mais nous évoquons la création d'un élément sérieux de l'infrastructure globale unique d'ABM laquelle pourrait être relativement à peu de frais renforcée en vertu d'une décision prise uniquement par la direction politique et militaire américaine. Les silos des antimissiles pourraient à terme accueillir des intercepteurs plus perfectionnés que ceux dont il est question aujourd'hui. Il n'est pas exclu qu'ils soient de dimensions moindres et qu'ils aient des têtes mirvées. Nous n'écartons pas non plus l'hypothèse de l'installation, dans les ces mêmes silos, de missiles balistiques de frappe de portée intermédiaire et à grand rayon d'action", a encore souligné Iouri Balouïevski dans son article.
