M. Vetik est un des 12 professeurs des universités de Tallinn, de Tartu (Estonie) et d'Helsinki (Finlande) qui ont fait parvenir une lettre ouverte au ministre estonien de la Défense Jaak Aaviksoo, dans laquelle ils ont analysé les risques que présente le transfert éventuel de ce monument.
De l'avis des chercheurs, ce transfert causera un préjudice à l'Estonie. Ils proposent de réinhumer les restes des militaires soviétiques enterrés sur la colline Tonismagi, mais de laisser le monument à sa place actuelle et d'y créer un mémorial dédié à tous les morts de la Seconde guerre mondiale.
"Nous affirmerons-nous en transférant par la force ce monument qui est très important pour une grande partie de la population de l'Estonie, et notamment, fait substantiel, pour beaucoup de nos concitoyens, ou nous affirmerons-nous en reconnaissant aussi l'autre partie?", s'est interrogé le chercheur, intervenant jeudi à la télévision estonienne.
Andreï Zarenkov, président du Pari constitutionnel estonien et secrétaire du Comité antifasciste, a avancé de son côté que les fouilles devant le monument au Soldat libérateur ne commenceraient pas mercredi.
"Les projets des autorités estoniennes ont été perturbés par le décès de Boris Eltsine et elles s'abstiendront de lancer les fouilles à Tonismagi pour éviter de créer des associations négatives", a-t-il indiqué dans un entretien à RIA Novosti.
"Mais il est possible que ces travaux commencent jeudi. Je pense que leur programme a déjà été élaboré. La concentration toujours plus importante de policiers dans la capitale en témoigne. Mais, de nos politiques loin d'être parfaits, on peut s'attendre à tout, ils pourraient commencer à agir à tout moment", a fait observer l'homme politique estonien.
Le 18 avril, le ministre estonien de la Défense Jaak Aaviksoo a signé un ordre sur le début des fouilles sur la colline Tonismagi, au centre de Tallinn.
La police estonienne se prépare à l'ouverture des tombes devant le Soldat libérateur et aux manifestations du 8 et du 9 mai en concentrant des renforts dans la capitale et en rappelant des agents en congé. Le nombre de policiers concentrés à Tallinn n'a pas été divulgué.
Le département des frontières a annoncé un durcissement provisoire des contrôles, "en prévision de différentes manifestations en mai".
Les restes de 13 soldats soviétiques ont été enterrés devant le monument au Soldat libérateur en 1947. Ils sont morts en libérant l'Estonie de l'occupation nazie en automne 1944, comme près de 50.000 autres militaires soviétiques qui reposent dans près de 450 cimetières militaires de ce pays balte.