Nous ne partageons pas l'avis de M. Lavrov. Il est évident pour nous que le plan Ahtisaari est toujours viable et constitue la seule solution réaliste du problème du Kosovo sur le long terme, a indiqué vendredi le porte-parole de la diplomatie française, Jean-Baptiste Mattéi.
Jeudi dernier après un entretien à Belgrade avec le premier ministre serbe Vojislav Kostunica, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que le plan Ahtisaari avait fait fiasco.
"Dans certains cas les efforts de la communauté internationale (de rapprocher les parties qui négocient) échouent, ainsi le plan de (l'ex-secrétaire général de l'ONU) Kofi Annan pour Chypre a capoté, tout comme le plan de M. Ahtisaari a désormais pratiquement échoué", a estimé le chef de la diplomatie russe. Sergueï Lavrov a supposé que ce plan avait échoué parce qu'il n'avait pas pris en compte "les intérêts d'une des parties" (serbe) et qu'il représentait "une tentative d'imposer une solution unilatérale prétendument au nom de l'ONU".
Le plan de règlement du problème kosovar préparé par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Martti Ahtisaari prévoit d'octroyer au Kosovo pratiquement le statut d'un Etat indépendant avec ses symboles nationaux, sa Constitution et son armée mais sous contrôle de la communauté internationale.
La direction de la Serbie est catégoriquement opposée à ce plan. Quant à la Russie, elle estime prématuré de définir le statut de la province sans tenir compte de l'avis du gouvernement serbe, ainsi que de tous les groupes ethniques peuplant le Kosovo.