"Dans certains cas les efforts de la communauté internationale (de rapprocher les parties qui négocient) échouent, ainsi le plan pour Chypre de Kofi Annan (l'ex-secrétaire général de l'ONU) a échoué, tout comme le plan de M. Ahtisaari a désormais pratiquement échoué", a estimé le chef de la diplomatie russe. Sergueï Lavrov a supposé que ce plan avait échoué parce qu'il n'avait pas pris en compte "les intérêts d'une des parties" (serbe) et qu'il représentait "une tentative d'imposer une solution unilatérale prétendument au nom de l'ONU".
Selon le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou soutient "fermement" la nécessité de poursuivre les négociations pour parvenir à un compromis entre Belgrade et Pristina sur la question du futur statut de la province du Kosovo.
Le premier ministre serbe Vojislav Kostunica a souligné, pour sa part, lors de cette même conférence de presse qu'on ne devait guère essayer de faire chanter les participants au processus de règlement par des menaces de déstabilisation de la situation dans la région.
"Nous avons été unanimes à estimer que n'importe quelles menaces, que ce soit de la part des terroristes albanais ou des officiels de la communauté internationale, étaient inadmissibles", a précisé le premier ministre de la Serbie.
Les partisans du plan Ahtisaari prétendent notamment que des atermoiements avec la définition du statut du Kosovo puissent provoquer de nouveaux affrontements armés dans la province de la part des formations paramilitaires albanaises.
Le plan de règlement du problème kosovar préparé par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Martti Ahtisaari prévoit d'octroyer au Kosovo pratiquement le statut d'un Etat indépendant avec ses symboles nationaux, sa Constitution et son armée mais sous contrôle de la communauté internationale. Conformément à ce plan, les quelque 150.000 Serbes habitant au Kosovo doivent recevoir le droit de former leurs propres collectivités locales et avoir des garanties de la sauvegarde de leur patrimoine culturel.
Le plan de règlement du problème kosovar du médiateur international Martti Ahtisaari a été soumis à l'examen du Conseil de sécurité de l'ONU le 27 mars dernier.
Le jour même, l'ambassadeur de la Fédération de Russie à l'ONU a fait savoir que la Russie avait soumis au Conseil de sécurité la proposition de former un groupe d'observateurs internationaux et de l'envoyer à Belgrade et à Pristina pour qu'il procède sur le terrain à une analyse approfondie de la mise en application de la résolution 1244 adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU en 1999.
Le Conseil de sécurité a accepté d'envoyer la semaine prochaine une mission d'information à Belgrade et à Pristina avant de poursuivre ses discussions sur la définition du statut du Kosovo.