"Aucun des grévistes n'est parti, mais tout le monde souffre, a indiqué à RIA Novosti Beknazar Ouroumov, un des participants à la grève de la faim. Nous espérons que d'ici demain ou après-demain l'organisme s'adaptera et qu'on se sentira mieux."
Les participants à la grève de la faim parmi lesquels figure le député Melis Echimkanov sont déterminés à jeûner jusqu'à ce que les autorités annoncent la date d'une élection présidentielle anticipée.
"Le 11 avril, nous rejoindrons la manifestation de l'opposition sur la place centrale de Bichkek, et nous poursuivrons la grève de la faim jusqu'au bout", a souligné M. Ouroumov.
Les grévistes, dont la majorité sont des femmes, se sont installés dans neuf yourtes (tentes traditionnelles) aménagées sur la place centrale de Bichkek.
Des militants des partis pro-présidentiels défilent en permanence devant les yourtes pour demander à l'opposition de se mettre à la table des négociations. Les processions quotidiennes de "femmes aux foulards blancs" - c'est ainsi que se nomment les militants du parti Temps nouveau - sont les plus curieuses. Une vieille tradition locale veut qu'un foulard blanc jeté par une femme entre les parties au conflit soit capable d'éviter l'effusion de sang. Une trentaine de femmes vêtues de costumes folkloriques et coiffées de foulards blancs portent des pancartes appelant les grévistes à cesser de déstabiliser la situation.
Une vingtaine d'autres opposants radicaux observent une grève de la faim dans la province, notamment à Tokmak, Kemin et Talas.
Dirigé par Félix Koulov, ex-premier ministre du président Kourmanbek Bakiev, le Front uni pour un meilleur avenir du Kirghizstan se dit prêt à lancer des actions de protestation le 9 avril dans la province et le 11 avril à Bichkek. Ce parti radicale réclame une réforme immédiate de la Constitution et une élection présidentielle anticipée.
