Les manifestations de l'opposition et le changement du cabinet ne témoignent aucunement d'une crise politique, "ce sont au contraire des symptômes de l'assainissement, de la croissance et de la démocratie en formation", a souligné le chef de l'Etat.
"Dans n'importe quelle société, surtout quand elle traverse une période de transition difficile, il y a beaucoup de problèmes, et nous travaillons là-dessus", a-t-il estimé.
"Je suis parfaitement conscient de ce qui se passe, des défis à relever et des mesures à mettre en oeuvre, et j'ai la certitude que nous parviendrons à résoudre les problèmes", a déclaré M. Bakiev.
Evoquant les événements de mars 2005, quand la "révolution des tulipes" a chassé le président Askar Akaïev, M. Bakiev a constaté que le Kirghizstan avait doté à l'époque de toutes les institutions démocratiques, mais que le pays fonctionnait à la soviétique. "Le président était une sorte de premier secrétaire du parti qui décidait de tout, alors que le parlement, le gouvernement et les tribunaux étaient entièrement à ses ordres", s'est souvenu le leader kirghize.
"Sous l'ancien président, personne ne pouvait imaginer qu'un premier ministre puisse avoir son propre point de vue ou passer à l'opposition, tandis que le parlement n'a jamais osé surmonter le veto présidentiel", a constaté M. Bakiev.
"Aujourd'hui, les changements sont évidents, a estimé le chef de l'Etat. Le parlement et le système judiciaire fonctionnent indépendamment du président, et le gouvernement jouit d'une plus grande autonomie."
Le texte intégral de l'interview de Kourmanbek Bakiev est publié sur la page russe du site Internet de RIA Novosti.