La semaine prochaine, le Conseil de sécurité examinera la situation dans la république autoproclamée d'Abkhazie et étudiera la question d'une éventuelle prorogation de six mois du mandat de la Mission d'observation des Nations unies (MONUG) en Géorgie. Le 10 avril, un nouveau rapport du secrétaire général de l'ONU sur la situation dans la zone du conflit abkhazo-géorgien et sur la mise en oeuvre de la résolution 1716 lui sera présenté.
"Les autorités américaines ont de nouveau refusé des visas d'entrée à la délégation abkhaze avec à sa tête le ministre des Affaires étrangères Sergueï Chamba. De ce fait, seule la délégation géorgienne conduite par le premier ministre Zourab Nogaïdeli assistera à la réunion du Conseil. De nouveau, on a refusé la parole à la délégation abkhaze", a poursuivi le diplomate russe.
Moscou voit dans cette démarche "une discrimination de l'une des parties en présence", selon lui.
"Puisque les parties abkhaze et géorgienne sont officiellement reconnues comme égales en droits, ils doivent porter leur point de vue directement à ceux qui se penchent sur le règlement. Nous estimons donc qu'il s'agit d'une discrimination", a noté le diplomate russe.
Moscou, a-t-il poursuivi, est surtout préoccupé par la situation dans la partie supérieure des gorges de Kodori (unique territoire abkhaz contrôlé par la Géorgie: en été 2006, Tbilissi y a installé un "gouvernement abkhaz en exil", démarche qui a provoqué une nouvelle aggravation du conflit, ndlr).
En automne 2006, avant l'adoption de la résolution 1716 sur le règlement abkhazo-géorgien, la Russie s'était exprimée pour la présence à la réunion du Conseil de sécurité du ministre abkhaz des Affaires étrangères. Les Etats-Unis ont toutefois refusé de lui octroyer un visa d'entrée.
La résolution 1716 a été adoptée par le Conseil de sécurité le 13 octobre 2006. Le document exhorte Tbilissi à retirer ses troupes des gorges de Kodori et les deux parties en présence à respecter les accords de cessez-le-feu en bannissant "la rhétorique provocatrice".
Ce même document a prorogé le mandat de la mission d'observation de l'ONU dans la zone du conflit abkhazo-géorgien.
L'Abkhazie, ex-république autonome de la Géorgie, a combattu les forces de Tbilissi de 1992 à 1994, au lendemain de la dissolution de l'URSS en décembre 1991. Soukhoumi ne reconnaît pas la souveraineté géorgienne sur son territoire et applique depuis plus de 16 ans déjà une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.