Viande polonaise: les assurances de l'UE peu convaincantes pour Moscou

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VATOUTINKI (région de Moscou), 5 avril - RIA Novosti. Le Service russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor) entend mener, conjointement avec des experts européens, une "nouvelle vérification" des services polonais censés garantir la sécurité des denrées alimentaires exportées vers la Russie.

L'Union a fait parvenir les réponses qui ne nous donnent qu'une chose, à savoir la nécessité d'envoyer une nouvelle fois en Pologne nos inspecteurs qui devront y travailler en régime normal avec des experts européens, a indiqué le directeur de Rosselkhoznadzor, Sergueï Dankvert, interrogé par RIA Novosti.

Il y a quelques jours, un représentant de la Commission européenne avait exprimé la certitude que l'information présentée par la CE à la Russie serait suffisante pour obtenir de la Russie la levée de son embargo frappant les importants de produits d'origine animale en provenance de Pologne.

Un fonctionnaire européen avait annoncé que le commissaire de l'UE pour la santé publique et la protection des consommateurs, Marcos Kyprianou, projetait de mener en avril une rencontre à ce sujet avec le ministre russe de l'Agriculture, Alexeï Gordeev.

Aux négociations des 12-13 mars à Moscou entre les représentants du Service fédéral russe de contrôle vétérinaire, de la Commission européenne, de l'Allemagne qui assume la présidence tournante de l'UE et de la Pologne, la Russie avait formulé des griefs relatifs à la qualité des denrées alimentaires polonaises. Cette rencontre s'était déroulée au vu des résultats des inspections menées par des experts vétérinaires russes dans les entreprises polonaises intéressées à exporter vers la Russie.

S'agissant de la demande du Service fédéral russe de contrôle vétérinaire de présenter à Moscou avant le 31 mars les données relatives à la teneur des produits alimentaires européens exportés vers la Russie en substances nocives en 2006, le porte-parole de la Commission avait annoncé que toutes les informations nécessaires à ce sujet avaient déjà été obtenues des 27 pays de l'Union et que celles-ci seraient bientôt transmises à la Russie.

"Nous sommes prêts à répondre à toutes les questions techniques de la partie russe", avait-t-il alors indiqué.

En novembre 2005, la Russie avait frappé d'embargo provisoire les importations de viande et de légumes polonais, soupçonnant la Pologne de se livrer à la réexportation de denrées en provenance des pays présentant de forts risques sur le plan phytosanitaire et vétérinaire. Pour sa part, à la veille du sommet Russie-UE qui s'est déroulé à Helsinki en novembre 2006, Varsovie avait opposé son veto au lancement des négociations sur un nouvel accord de partenariat et de coopération entre la Russie et l'UE, réclamant, comme préalable, la levée de l'embargo de Moscou sur les importations de viande et de légumes polonais.

Dès le début, la Commission européenne avait affirmé que la Russie n'avait pas de raisons de décréter cet embargo, estimant cette mesure "disproportionnée". Pourtant, à la Commission, on reconnaît tout de même que la Pologne a commis des "infractions" aux normes européennes réglementant les exportations de viande.

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