Du moment que seuls des experts régionaux ont pris part au sondage - 670 experts de 32 régions russes - ces résultats peuvent être considérés comme un "score d'influence" régional, écrit le quotidien Vremia Novosteï.
Un homme seulement - le président Vladimir Poutine - fait partie du premier groupe. Les analystes en concluent que le pouvoir présidentiel s'est notablement renforcé ces dernières années. Trois personnes se sont retrouvées dans le groupe numéro deux : le premier vice-premier ministre Dmitri Medvedev, le chef adjoint de l'administration présidentielle Vladislav Sourkov et le président de la Douma et leader du parti politique Russie unie Boris Gryzlov. D'ailleurs, ce dernier a été cité au nombre des hommes politiques influents dans toutes les régions et on a dit la même chose au sujet de Vladislav Sourkov et de Vladimir Poutine.
Le troisième groupe comporte des membres du gouvernement : le premier ministre Mikhaïl Fradkov, le ministre du Développement économique Guerman Gref, le ministre des Finances Alexeï Koudrine, le premier vice-premier ministre Sergueï Ivanov. Le chef de l'administration présidentielle Sergueï Sobianine a en fait également partie. Cette étude a été réalisée avant que Sergueï Ivanov ne devienne premier vice-premier ministre, et donc alors qu'il était encore ministre de la Défense. Il fut l'unique "ministre de force" à exercer une vaste influence sur les structures coercitives régionales.
Le noyau du groupe d'influence numéro 4 est constitué par les ministres de force ("siloviki") : le ministre de l'Intérieur Rachid Nourgaliev, le directeur du FSB (Service fédéral de sécurité) Nikolaï Patrouchev, le Procureur général Iouri Tchaïka, le ministre des Situations d'urgence Sergueï Choïgou. Igor Setchine, chef adjoint de l'administration présidentielle, fait partie de ce groupe.
Les chercheurs en tirent plusieurs conclusions discutables. Ils déclarent notamment que les libéraux modérés occupent de fortes positions au sein du pouvoir et dépassent, en termes d'influence, les "siloviki". Mais les "libéraux pro-pouvoir" conservent des positions notables dans la politique économique, grâce, surtout, au soutien de l'aile "libérale" de ces mêmes "siloviki". De l'avis des experts, l'influence des structures de force sur la politique russe est énorme et elle se manifeste moins comme l'influence personnelle des chefs des structures de force régionales que comme l' "influence de réseau" des structures de force régionales sur la politique de leur région. Les analystes en concluent que l'Eglise, sans être un élément "de la verticale du pouvoir", est devenue une "structure de réseau" fédérale.
Quant à l'influence du monde des affaires sur la politique régionale, celle-ci est négligeable, selon les analystes. Mais, dans le même temps, le rôle du business local et des sociétés semi-publiques conservent des parts d'influence notables. Les politiques les plus significatifs dans les régions sont le gouverneur, le président de l'assemblée législative locale, le maire du chef-lieu de région, les représentants régionaux de l'Eglise et du Service fédéral de sécurité (FSB), selon le sondage.