Le déplacement du monument au Soldat libérateur à Tallinn se répercutera sur les rapports russo-estoniens (Ivanov)

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MOSCOU, 3 avril - RIA Novosti. Les démarches des autorités estoniennes visant à transférer le monument au Soldat libérateur du centre de Tallinn vers un cimetière se répercuteront sur les rapports russo-estoniens, a estimé mardi le premier vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov.

Donnant son avis sur ce transfert, le premier ministre estonien, Andrus Ansip, a annoncé que le monument serait réinstallé dans le Cimetière militaire de la ville. Le responsable gouvernemental russe a déclaré que Moscou ne saurait rester indifférent à cet acte de vandalisme.

Les Russes pourraient faire preuve de civisme en arrêtant d'acheter les denrées alimentaires estoniennes et de passer leurs vacances en Estonie, a-t-il estimé.

"Cela se répercutera sur les rapports russo-estoniens (...). Sur le marché russe, il a beaucoup de laitages estoniens. Cela veut dire qu'il faut cesser de les acheter. Je n'appelle pas à les boycotter, tout simplement, si les citoyens russes désapprouvent (la politique des autorités estoniennes), n'achetez pas estonien", a déclaré mardi le premier vice-premier ministre russe.

"Ou prenons le tourisme. N'allez pas passer vos vacances en Estonie, mais allez, par exemple, à Kaliningrad", a-t-il ajouté.

Selon le responsable russe, il ne s'agit pas de "sanctions".

"Il s'agit de faire preuve de civisme", a-t-il noté.

Selon l'Union russe de l'industrie touristique, l'Estonie fait partie des vingt pays les plus fréquentés par les Russes : plus de 70 000 voyages l'an dernier contre 33 000 en Lettonie et 44 500 en Lituanie.

Sergueï Ivanov estime également qu'il faut terminer au plus vite la construction du port d'Oust-Louga, sur le golfe de Finlande, près de Saint-Pétersbourg, pour reprendre aux ports estoniens une grosse part du transit marchandises-passagers russe vers l'Europe. Selon lui, il faut arrêter de "nourrir" l'Estonie.

Le 22 mars, la commission gouvernementale russe en charge des projets d'investissement a approuvé le projet de construction du nouveau terminal polyvalent Ioug-2 dans le port d'Oust-Louga. Sa réalisation permettra de porter la capacité de transbordement du port à 5 millions de tonnes de marchandises par an et rendra possible les exportations russe de biocarburant.

Oust-Louga devra également, selon des projets, se doter d'un nouveau terminal pour accueillir des voitures de tourisme importées, couvrant un tiers des besoins russes en ce type d'infrastructure. Le coût du transfert des voitures importées depuis le port d'Oust-Louga doit être trois moins élevé que depuis les ports finlandais et baltes. De l'avis des auteurs du projet, d'ici à 2015 les importations de voitures par Oust-Louga atteindront 1 million de pièces par an, les exportations de biocarburant 2 millions de tonnes, le montant des transports par conteneurs 10 millions de tonnes.

Le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Paet, a "regretté" la déclaration de Sergueï Ivanov.

Le ministre estonien a estimé que "chaque citoyen russe décidera lui-même ce qui est mieux pour lui et sa famille" et que "des déclarations politiques ne peuvent pas les contraindre (les citoyens russes) de renoncer à choisir les meilleurs produits".

Le Service fédéral russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor) n'exclut pas les vérifications des produits alimentaires importés d'Estonie.

Antérieurement, les décisions de Rosselkhoznadzor) d'interdire les importations de denrées alimentaires, suite à leur qualité non-conforme aux normes sanitaires russes et en raison de multiples falsifications et fraudes, étaient perçus par les pays concernés comme une pression politique de la part de Moscou. Les interdictions d'importer le vin et les eaux minérales de Géorgie, les sprats lettons, la viande depuis le territoire polonais sont les cas les plus connus. Les responsables russes ont toujours nié des dessous politiques de leurs décisions.

Le chiffre d'affaires des échanges russo-estoniens s'est élevé en 2006 à 1,5 milliard d'euros. La part de l'Estonie représente 8,8% dans les exportations et 13,2% dans les importations russes. A l'Estonie, Moscou achète surtout du poisson surgelé.

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