"Il est temps pour les politiques européens d'abandonner le thème tchétchène, d'autant plus que la situation actuelle permet de le faire: nous en avons assez de ces commissions de l'APCE et de leur volonté de rechercher en Tchétchénie ce qui n'existe pas", a-t-il noté.
"Nous serions heureux de voir les représentants du Parlement européen à une "table ronde" en Tchétchénie ou en qualité d'invités, mais nous estimons que dépêcher des commissions dans notre république n'est plus nécessaire", a noté M. Abdourakhmanov.
"Le peuple tchétchène contrôle la situation, il a un leader qui jouit d'une énorme confiance populaire. Les villes et villages se reconstruisent à vue d'oeil, les forces de l'ordre assurent entièrement la sécurité dans la république et chaque personne qui pense que ses droits sont lésés pourra se défendre devant un tribunal", a-t-il ajouté.
"Si l'Europe se préoccupe tellement du sort des Tchétchènes, elle devrait se féliciter de leurs succès au lieu de rechercher des éléments négatifs", a-t-il souligné.
Selon le président du parlement tchétchène, les parlementaires européens devraient voir les réalités dans l'optique des événements en Irak et en ex-Yougoslavie, à la suite du soutien accordé par les pays représentés au Parlement européen.
"En Irak, des hommes meurent tous les jours, le berceau de la civilisation humaine est à genoux, l'ex-Yougoslavie est écartelée, et c'est là un résultat de la politique américano-européenne. A distance, nous constatons dans ces régions des violations systématiques des droits de l'homme", affirme le responsable.
M. Abdourakhmanov a critiqué les propos du candidat à la présidence française Nicolas Sarkozy qui a promis de soulever en cas d'élection le thème tchétchène.
"Il n'y a pas de thème tchétchène, M. Sarkozy ferait mieux de s'intéresser à la situation en Europe et notamment en France où les gens luttent pour les droits sociaux et des SDF dorment sous les ponts, au lieu de se livrer au populisme pour attirer l'attention sur sa personne", a estimé M. Abdourakhmanov.
Le responsable tchétchène explique de tels propos d'hommes politiques européens par "leur volonté de voir une grande puissance affaiblie ". "Ils veulent dissimuler l'inconsistance de leur propre politique, et la Tchétchénie de nos jours, une Tchétchénie où règnent la paix, le calme et la prospérité (...) ne fait pas le jeu de l'Occident", a encore noté le président du parlement tchétchène.
