L'actuelle crise politique dans le pays a éclaté suite à la défection le 23 mars dernier de onze députés des groupes parlementaires d'opposition - du bloc pro-présidentiel Notre Ukraine et du bloc de Ioulia Timochenko (BIT). Les "transfuges" ont rallié la coalition majoritaire à la Rada.
Intervenant vendredi lors d'une réunion du CSN, la leader du BIT, Ioulia Timochenko, a déclaré que le chef de l'Etat n'avait pas seulement le droit, mais aussi et surtout le devoir de dissoudre la Rada. "Ce n'est pas son droit, mais son devoir devant la société de dissoudre le parlement dans les heures qui viennent", a avancé Mme Timochenko.
Et d'ajouter qu'à l'issue du passage de certains députés de l'opposition dans la majorité progouvernementale, "la société ukrainienne n'avait pas obtenu le parlement pour lequel elle avait voté". La Constitution de l'Ukraine "prévoit la formation d'une coalition sur la base des groupes parlementaires et ne renferme aucune disposition concernant une participation individuelle".
"La trahison est devenue aujourd'hui la principale caractéristique de la Rada Suprême. Le parlement s'est transformé en écheveau de corruption politique", a affirmé la leader du BIT.
Viktor Iouchtchenko estime, lui aussi, que le passage de députés d'opposition dans la coalition de la majorité se trouve en contradiction flagrante avec la Constitution du pays qui stipule notamment qu'au sein du parlement "à l'issue des élections et sur la base d'une concertation de positions politiques, une coalition de groupes de députés se forme". Jeudi dernier, M. Iouchtchenko n'a même pas exclu la dissolution de la Rada Suprême à la suite du passage de certains députés d'opposition dans la coalition de la majorité.
Quoi qu'il en soit, le premier ministre ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a déclaré ce jeudi même ne pas voir de raisons légitimes pour dissoudre le parlement.
