Plan Ahtisaari sur le Kosovo: Belgrade compte sur le veto de Moscou au Conseil de sécurité (Kostunica)

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La Serbie n'acceptera jamais l'indépendance du Kosovo et compte sur le veto de la Russie en cas d'examen au Conseil de sécurité de l'ONU du plan proposé par le médiateur international, a déclaré mardi à l'agence Tanjug le premier ministre serbe Vojislav Kostunica.
BELGRADE, 27 mars - RIA Novosti. La Serbie n'acceptera jamais l'indépendance du Kosovo et compte sur le veto de la Russie en cas d'examen au Conseil de sécurité de l'ONU du plan proposé par le médiateur international, a déclaré mardi à l'agence Tanjug le premier ministre serbe Vojislav Kostunica.

"Un veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU lors du vote d'une résolution sur le Kosovo fondée sur le plan [...] Ahtisaari qui prévoit le démembrement du pays aurait une signification véritablement historique pour la Serbie et le peuple serbe", a déclaré M. Kostunica.

Et d'ajouter que la Serbie considérerait comme un acte de violence juridique toutes les tentatives pour lui arracher une partie de son territoire.

Dans le même temps, le premier ministre serbe s'est dit certain que le Conseil de sécurité n'approuverait pas le plan Ahtisaari. Ainsi, a-t-il poursuivi, il sera possible de reprendre le processus de négociations, mais avec un nouveau médiateur international.

Lors d'un entretien téléphonique lundi dernier avec le secrétaire d'Etat adjoint américain Nicholas Burns, le président serbe Boris Tadic a exprimé son désaccord avec la décision du département d'Etat des Etats-Unis de soutenir le plan Ahtisaari qui invite notamment le Conseil de sécurité de l'ONU à octroyer au Kosovo "l'indépendance sous supervision internationale".

"Il reste encore un ensemble de possibilités pour relancer les négociations, alors que le médiateur international ne les a pas utilisées", a noté M. Tadic.

Par ailleurs, a souligné le président serbe, toute la responsabilité pour le maintien de la paix et de la stabilité dans le sud du pays est assumée par le contingent de l'OTAN (Force armée multinationale pour le Kosovo -KFOR - ndlr) qui y est déployé. Et la Serbie est prête, pour sa part, à ne pas épargner ses efforts pour maintenir l'ordre dans la région, a-t-il indiqué.

La Russie se propose de réclamer la vérification de l'application de toutes les précédentes résolutions de l'ONU sur le Kosovo si le Conseil de sécurité décide d'adopter le plan Ahtisaari, a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

"Les démarches de la Russie, et nous ne resterons évidemment pas les bras croisés, tendront à faire en sorte que la situation effective soit examinée", a indiqué M. Lavrov.

"Il s'agit de la mise en application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Kosovo et avant tout de la résolution 1244. Nous voulons établir objectivement, sans essayer d'imposer des évaluations unilatérales, qui et comment a rempli ou n'a pas rempli les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a indiqué le chef de la diplomatie russe.

"J'espère que cette approche réaliste, fondée sur le droit international, sera soutenue", a affirmé Sergueï Lavrov, tout en notant qu'il était encore tôt pour anticiper sur les résultats du vote au Conseil de sécurité de l'ONU.

Lundi dernier, le plan de règlement du problème kosovar, élaboré par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Martti Ahtisaari, a été soumis au Conseil de sécurité de l'ONU. Le plan Ahtisaari prévoit d'octroyer de fait au Kosovo un statut d'Etat indépendant avec ses symboles étatiques, sa Constitution et son armée. Cet Etat doit se trouver sous supervision de la communauté internationale. Les Serbes du Kosovo - quelque 150.000 personnes - doivent recevoir le droit de former des collectivités locales et des garanties de sauvegarde de leur patrimoine culturel.

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