Evoquant, lors d'une conférence de presse à la Maison russe de la science et de la culture dans la capitale allemande, les projets des Etats-Unis de déployer des éléments de leur système de défense antimissiles (DAM/ABM) sur le territoire de la Pologne et de la République tchèque, M. Kossatchev a souligné que cela serait "doublement inefficace, et en tout cas face aux menaces que le système en question est appelé à contrer".
Refusant une discussion multilatérale sur leurs intentions, les Etats-Unis jouent en fait un très mauvais tour à l'Europe, tout en lui manifestant un manque de respect, a noté le parlementaire russe.
Dans le même temps, a-t-il poursuivi, le comportement de Washington prouve une fois de plus que l'Alliance de l'Atlantique Nord sous sa forme actuelle n'est qu'une "sorte de projet idéologique et n'est plus capable de parer les menaces réelles d'aujourd'hui". Et d'ajouter que cela expliquait sans doute le fait que les Etats-Unis préfèrent manifestement les ententes bilatérales.
Les Etats-Unis prétendent créer leur bouclier pour se protéger contre une hypothétique attaque balistique de la part des pays formant le fameux "axe du mal". Washington y place notamment la Corée du Nord et l'Iran.
Quoi qu'il en soit, a fait remarquer Konstantin Kossatchev, si l'on estime que la menace essentielle émane de la Corée du Nord et de l'Iran, il faudrait installer des composantes du bouclier antimissiles dans d'autres points qui conviennent mieux territorialement pour intercepter des missiles à leur stade d'envol.
Le député a cité la Turquie et la Russie parmi les pays qui seraient tout indiqués pour cela. "Mais autant que je sache, les Etats-Unis ne se sont pas adressés à la Russie sur cette question", a-t-il noté.
Dans le même temps, a-t-il souligné, s'agissant de l'architecture du bouclier antimissiles américain, on cite, en règle générale, des régions qui se situent à proximité des frontières de la Russie, et plus précisément la Pologne, la République tchèque et tout dernièrement l'Ukraine et le Caucase, ce qui "n'a rien d'agréable" pour la Russie.
Tout dépendra, suppose le parlementaire russe, du ton que prendra l'Europe unifiée pour évoquer les plans de déploiement d'éléments ABM. "Si l'on parle aux Américains doucement et délicatement, ils font semblant de ne rien entendre", a avancé Konstantin Kossatchev.
Et de rappeler qu'à Munich, le président russe avait parlé "haut et fort" des problèmes préoccupant la Russie et qu'il avait été entendu. Pourtant, Moscou n'a toujours pas reçu de "réponses conceptuelles", a constaté le parlementaire.