En élaborant sa politique énergétique, la Russie devra tenir compte de la tendance à la modification des itinéraires traditionnels d'exportation d'hydrocarbures, a indiqué l'expert.
"Quant à la création d'une OPEP du gaz, cela pourrait pousser les importateurs à envisager des efforts supplémentaires en vue de diversifier leurs sources d'approvisionnement en gaz", a-t-il estimé.
"Une certaine quantité d'hydrocarbures est déjà transportée en contournant la Russie par l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, d'autres projets de fourniture d'énergie vers l'Occident sont en cours d'élaboration, y compris par l'Iran, par exemple, le projet Nabucco, dont on ignore où il aboutira. Et pourtant, la Russie réussit encore à défendre ses intérêts en Europe", a estimé l'expert.
La diplomatie russe est particulièrement attentive aux questions de l'énergie et les succès de la Russie sont fonction des rapports de confiance qui lient Moscou aux pays européens et centrasiatiques, selon Valeri Nesterov.
"La pratique montre que la décision de construire d'importantes conduites de pétrole et de gaz est prise compte tenu de données politiques. Mais la construction de ce gazoduc de contournement créera de nombreux problèmes : activité sismique de la Caspienne, protection de l'environnement, problèmes liés au transit par plusieurs frontières, différends politiques, tout cela fait de ce projet une entreprise à haut risque", a ajouté l'analyste.
Donnant son avis sur la récente signature entre les Etats-Unis et Washington du mémorandum sur la coopération en matière de sécurité énergétique dans la région de la Caspienne, il a noté qu' "un engagement trop important des Etats-Unis dans la question de l'approvisionnement énergétique de l'Union européenne, question qui n'est pas liée directement avec eux, est un problème pour la Russie".