UN MOIS AVANT LES PRESIDENTIELLES EN FRANCE.

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Analysant la situation à un mois du premier tour des présidentielles en France, notre observateur Valentin Dvinine
Analysant la situation à un mois du premier tour des présidentielles en France, notre observateur Valentin Dvinine écrit :
Les résultats des sondages, qui ont eu lieu dernièrement en France, montrent que la troïka : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou devancent de loin les autres candidats. Quant aux chances de ces trois, la situation est assez contradictoire.
Selon l’enquête, publiée mercredi, 21 mars, dans « Paris-Match » par l’Institut français de l’opinion publique, Nikolas Sarkozy est crédité de 28% des intentions de vote au premier tour, Ségolène Royal – de 24% et François Bayrou – de 21%.
Cependant, d’après les résultats du sondage de l’Institut BVA, réalisé pour l’hebdomadaire « L’Express » et le quotidien « Métro », et publiés mardi, 2O mars, 36% des Français « souhaitent la victoire » à la candidate socialiste Ségolène Royal et seulement 29% au candidat du parti gouvernemental « Union pour un Mouvement Populaire » Nicolas Sarkozy. Le centriste François Bayou y arrive en 3e position.
A mon avis, écrit notre observateur, il n’y a pas de différence entre les formules « intentions de vote » et « souhaite la victoire ». Comment expliquer alors les résultats aussi contradictoires des sondages, réalisés auprès des électeurs potentiels au même moment ? De nombreux analystes – est je suis de leur avis – voient la réponse à cette question dans un autre résultat des sondages , à savoir – le nombre des électeurs indécis, dont la part représente, selon les spécialistes, 46% du corps électoral français, fort de 42 millions de personnes. De toute l’histoire de la Ve République, c’est à dire depuis 1958, c’est le pourcentage le plus élevé à un mois du scrutin.
Cette situation n’est guère fortuite, estime Valentin Dvinine. Les électeurs ne sont pas sûrs que tel ou tel candidat, tel ou tel parti politique qu’il représente, soient vraiment en mesure de trancher les problèmes de la société française. D’après Daniel Boy, expert du centre d’études politiques CEVIPOF, « les gens marquent un scepticisme face à la capacité d’un camp, y compris le leur, à nous sortir de l’ornière multiple, dans laquelle on est : chômage, insécurité, faible croissance, pauvreté ». « Les deux tiers des électeurs, estime l’expert, disent qu’ils n’ont confiance ni dans la droite, ni dans la gauche ». La perte de confiance des Français est aussi relevée par le directeur de l’Institut CSA Roland Cayrol, qui met en relief « la promesse non tenus des 25 dernières années à gauche , comme à droite sur la baisse du chômage ».
C’est ce qui explique l’ascension spectaculaire du centriste François Bayrou, préconisant « un gouvernement de rassemblement », tout comme la réaction de ses principaux rivaux , la dureté avec laquelle Nicolas Sarkozy a mis publiquement en cause son « honnêteté politique » et l’inquiétude, exprimée par Ségolène Royal au sujet de la dispersion des voix au I tour du scrutin.
Cette inquiétude me paraît pleinement justifiée, écrit notre observateur, car parmi les 12 candidats officiels, briguant les fonctions présidentielles, 7 comptent sur les voix des électeurs, appuyant traditionnellement la gauche. A part Ségolène Royal, ce sont le leader des communistes Marie-Georges Buffet, trois trotskistes de différentes couleurs, l’altermondialiste José Bové et l’écologiste Dominique Voynet. Bien que chacun des rivaux de gauche de Ségolène Royal ne puisse compter réellement que sur 1 à 3% des voix, ensemble ils peuvent faire baisser le nombre des suffrages, exprimés pour la représentante principale de la gauche et même l’empêcher de se présenter au 2e tour du scrutin. Selon la triste expérience des présidentielles de 2OO2, quand le leader de l’extrême droite Jean-Marie Le Pen a barré la route du 2e tour au principal candidat de gauche Lionel Jospin, cela peut bien se reproduire.
Il est vrai qu’aujourd’hui, Le Pen n’a pas de chances de passer au 2e tour. Mais en tirant sur lui jusqu’à 14% des voix, il aide involontairement Nicolas Sarkozy, diminuant le nombre de ceux qui –en l’absence du leader de l’extrême droite sur la liste des candidats –auraient donné leurs suffrages aux rivaux du représentant du parti au pouvoir.
Le soutien, donné le 21 mars à Nicolas Sarkozy par le président Jacques Chirac ne manquera pas non plus d’en raffermir les positions. Bien que ce soutien n’ait été exprimé, selon certains journalistes, que du « bout des lèvres ».
Il est certain, écrit pour conclure notre observateur, que la campagne présidentielle en France réserve encore des surprises, surtout du côté des électeurs qui n’ont pas encore fait leur choix définitif. Plus la date du scrutin approche et plus deviendra serrée la lutte entre les leaders de la course présidentielle. Donc, l’intrigue se maintiendra jusqu’au dépouillement du scrutin.
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